Adieu masques, blouses, seringues, gants infectés ! Une fois en contact avec des malades atteints du Covid19 (ou de tout autre maladie infectieuse), ces déchets potentiellement dangereux ont un parcours bien jalonné qui les conduit, dans un cas, à être brûlés, dans l’autre, à une seconde vie. En Italie, la grande majorité des hôpitaux voient leurs déchets traités par une unique entreprise, Eco Eridania.
Brûlés ou recyclés ?
Tous les jours, des centaines de camions font le trajet entre les hôpitaux italiens et 7 centres répartis dans tout le pays – cinq d’entre eux sont des incinérateurs, les deux restants stérilisent les déchets et les transforment en énergie combustible. C’est notamment le cas près de Gênes, où se trouve le siège Eco Eridania. Véritable petite ville à l’écart de la ville, où les employés s’affairent 24h/24 dans des hangars monumentaux, l’usine d’Arenzano ne s’arrête jamais. Les camions arrivent à toute heure, ils déchargent 70 tonnes de déchets médicaux par jour, venus d’hôpitaux de Ligurie, de Lombardie ou du Piémont.
"Quand le covid est arrivé, comme tout le monde, on a été surpris ! assure Andrea Giustini, le patron d'Eco Eridania. Personne ne s’attendait à une pandémie en 2020. Mais on a réagi immédiatement et collecté des masques et gants dans toute l'Europe, pour équiper notre personnel qui fait partie des invisibles. Nous les avons aussi beaucoup motivés, parce que c’était facile d’avoir peur !" Pour eux, la 2ème vague fut bien plus éreintante que la première : « Quatre fois plus de déchets covid à traiter ! » Et encore, les dernières ondes ne sont pas terminées. Reportage d’Alban Mikoczy, Manuel Chiarello, Laura Tositti, Anne Donadini, Virgil Schneckenberger et Valérie Parent.
L’info en + : La durée de vie d'un masque chirurgical est de ... 450 ans. Pour l'instant, en France, une seule entreprise s’est lancée dans le recyclage de ces masques jetables. Les autres sont enfouis, incinérés ou... jetés indistinctement, sans tri sélectif.
Anne Donadini