De toutes les légendes qui gravitent autour de Gozo, celle d’Ulysse est sans doute la plus romantique. C’est sur cette île au charme sauvage que le héros homérique, recueilli et choyé par la nymphe Calypso, aurait passé sept ans envoûté, ensorcelé par ce havre dont la quiétude n’a d’égal que l’harmonie de ses paysages.
Crénelé par des collines qui ne verdoient qu’en hiver, Gozo, petite sœur de Malte, mêle toutes les civilisations, dans son histoire comme dans ses rues, où l’on roule à gauche : voyez dans l’architecture et le rythme de vie l’influence italienne ; entendez la langue maltaise impénétrable où se sont glissées des traces de phénicien et d’arabe ; reconnaissez enfin l’Angleterre dans les cabines téléphoniques rouges, le nom de la capitale Victoria et les bow windows – qui sont là « pour discuter avec les voisins » nous dit-on, et non pour mieux faire entrer la lumière comme dans les pays du Nord.
Une forteresse encerclée par la plus belle des mers
Mais c’est grâce à la Citadelle, géant de pierre faste et central autour duquel Victoria fut construite, que les Français sont acquis au cœur des Gozitains. Principale attraction touristique de l’île de 67 km2, cette forteresse bâtie au XVIe siècle accueillit un temps le peuple, mais aussi Napoléon durant un mois. Tout se passa bien tant qu’il accomplit d’abolir la noblesse et d’introduire l’éducation pour toutes les classes. Puis beaucoup moins bien quand les manières de l’Empereur devinrent plus pillardes et moins polies.
Enfin, Gozo, c’est aussi un petit Eden aux airs de Caraïbes. Une myriade de plages éthérées, superbes, turquoises devenues le paradis des baigneurs et plongeurs (pour la visibilité plus que pour les poissons !). Nous avons porté nos caméras jusqu’à Comino, l’îlot voisin où ne vivent que trois habitants. Ici se déploie l’impressionnant Blue Lagoon où l’on plonge été comme hiver. Les curieux auront noté que Gozo a donc deux visages : l’un authentique fait de traditions multiculturelles et d’Histoire, l’autre plus luxuriant, clinquant et enchanteur. Pour ceux qui préfèrent les eaux de sylphides, celles d’un bleu si clair qu’elles perpétuent la légende de l’île.
Pour plus d'informations, vous trouverez tout sur le site www.visitemalte.com !
L’info en + : parlons peu, parlons bien, nous vous dirons ici comment rejoindre Gozo. La première étape est de se rendre à Malte, où se trouve l’aéroport de La Valette. C’est ensuite depuis la ville maltaise de Cirkewwa que partent chaque jour plusieurs ferries en direction de l'île de Gozo. Pour se rendre à Comino, il existe aussi des ferries partant cette fois-ci du port de Mgarr, situé à Gozo.
Anne Donadini