Branle-bas de combat dans les patronati italien. Les bureaux de gestion des retraites sont en effervescence depuis l’annonce de la mise en place, pour trois ans, de la Quota 100. Il s’agit d’une réforme des retraites, portée par la Lega de Matteo Salvini et rejoint plus tard par le Mouvement 5 étoiles. Ce projet de réforme a fait l’objet d’une vive attention depuis son annonce en janvier 2019, en plus de soulever de nombreuses interrogations au gouvernement tout juste reconstitué de Giuseppe Conte ainsi qu’au sein de la population italienne.
Une loi plus souple... à cause d'un pays trop vieux
Mais pourquoi un tel engouement ? Pour le comprendre, un bref constat de l’actuel régime de retraite italien est nécessaire. Depuis 2011, la réforme Fornero (du nom de la ministre du travail de l’époque), l’âge du départ à la retraite était fixé à 67 ans pour les hommes et 66 ans et 7 mois pour les femmes, avec un minimum de 20 ans de cotisation. Aujourd’hui, avec la Quota 100 l’âge du départ à la retraite est avancé jusqu’à un minimum de 62 ans, pour les deux sexes, avec 38 ans de cotisation. Le tout étant d’obtenir un total de 100 en ajustant les années de cotisations avec l’âge de départ, soit : 62 pour 38, 63 pour 37, 64 pour 36, etc. jusqu’à 66 ans.
La réforme étant lancée pour un essai de trois ans à partir du 1er janvier 2020, elle intéresse tout particulièrement la population des 55/65 ans, les plus directement concernés. Quelles seront les conséquences sur leur pension ? Et pour ceux déjà en âge de prendre leur retraite, sont-ils éligibles ? Les questions se superposent au décompte des années de cotisations et les regards se tournent déjà vers l’après-Quota 100. Pour en savoir plus, nous sommes allés au cœur de cet emballement administratif. Reportage d’Alban Mikoczy, Gianclaudio Calderara et Jean-Baptiste Desplanches.
L’info en + : Le premier système de retraite connu remonterait au deuxième siècle av. J.-C. dans la République romaine. L’équivalent antique d’une caisse de retraite était en effet destiné aux vétérans de l’armée, d’abord sous forme de terres, puis d’une prime de congé.
Jean-Baptiste Desplanches