L’Italie est en queue de peloton au classement des pays européens en ce qui concerne le chômage chez les jeunes de moins de 24 ans. Dans son dernier rapport, l’Istat -Institut national de statistique d'Italie- a évalué le taux à 28,9%. Selon l’OCDE, à ce rythme il y aura plus de pensionnés que de travailleurs d’ici 2050. C’est d’ailleurs un des points figurant dans le programme du nouveau gouvernement de Giuseppe Conte. Ce dernier s’est engagé à instaurer des mesures avantageuses afin de rendre le pays plus attractif pour les jeunes.
Mais à moins d’un changement radical, l’avenir ne s’annonce pas particulièrement prospère pour les jeunes italiens. En effet, d’après l'autorité statistique de l'Union européenne Eurostat, 4 diplômés sur 10 ne trouvent pas de travail dans les trois années qui suivent la fin de leurs études. Mais le problème ne vient pas seulement de la faible offre d’emploi, en réalité la situation peut même paraître extrêmement paradoxale. En cause, la surqualification de ces jeunes fraîchement diplômés. Bien souvent, leur niveau de formation est bien plus élevé par rapport à celui des tâches qui leur sont proposées. D’après une enquête au sein de l’Istat, 1 diplômé sur 3 est trop qualifié. La situation est préoccupante car ce chiffre ne cesse de croître alors que l’offre en Italie reste sur le carreau. Nombre de ces jeunes, conscients de leur potentiel et de leurs compétences, favorisent dès lors les offres d’emploi à l’étranger.
Reportage d'Alban Mikoczy, Laura Tositti, Anne Donadini et Valérie Parent
L’Italie détient également la première place du classement en ce qui concerne les Neet (acronyme anglais qui signifie ni étudiant, ni employé, ni stagiaire). Eurostat a constaté que la proportion de Neet italiens est double par rapport à la moyenne européenne. Agés de 15 à 34 ans, ces jeunes semblent se retrouver dans les limbes au sein de la société active et ne parviennent pas à en sortir.
Pour les jeunes italiens, la tâche la plus ardue dans le monde du travail est donc d’en trouver.
Sacha Hecq