Alors que le nombre de salariés est en hausse dans la péninsule, les chiffres montrent que l’immense majorité des contrats sont des CDD.
Au cours des douze derniers mois, le nombre de salariés a connu une très nette augmentation en Italie. En effet, d’après l’INSEE italien, 345 000 nouveaux emplois ont été créés depuis novembre 2016, soit une hausse de 1,5 %. Si ces chiffres semblent encourageants au premier abord, ils cachent en fait un haut niveau de précarité dans la péninsule.
Sur 10 contrats créés, 9 sont des CDD
Si le gouvernement salue cette hausse de l’emploi, l’opposition, elle, met en valeur d’autres chiffres, plus alarmants. Toujours selon l’enquête, la croissance est perceptible mais seulement pour les contrats à durée déterminée. Depuis novembre 2016, 90 % des nouveaux contrats de travail sont à durée déterminée contre 10 % de CDI.
Ces chiffres ont sans doute un rapport avec la fin du « Jobs Act » mis en place par Matteo Renzi en 2015. Cette réforme prévoyait la création d’un CDI à « protection croissante » comprenant une période d’essai de trois ans. Grâce au Jobs Act, un employeur peut plus facilement licencier un employé sans justification, en plus de bénéficier d’allégements fiscaux. De leur côté, les salariés bénéficient d’une indemnité variant selon leur ancienneté.
Maintenant que ces avantages touchent à leur fin, les entreprises ont tendance à engager en CDD, ces derniers pouvant être renouvelés jusqu’à 4 fois.
Résultat, la quasi-totalité des nouveaux employés se retrouvent dans une situation précaire. En outre, même si le chômage baisse pour les moins de 25 ans, un jeune italien sur trois est actuellement sans emploi, preuve que la crise du chômage est loin d’être réglée en Italie.