Les routes de la soie sont si complexes qu'on en perdrait son chemin. Sept siècles après celle qu'arpentait Marco Polo et qui faisait la part belle au commerce du Levant, il en fallait bien une version 2.0. La "nouvelle route de la soie" qui agite les économistes italiens est un projet entièrement dressé par la Chine.
L'objectif est ambitieux ; Xi Jinping souhaite développer d’énormes infrastructures de logistique et de transport pour faciliter les échanges le long de l'ancienne route commerciale légendaire qui reliait la Chine à l'Afrique au premier millénaire.
L'Italie, cheval de troie de la Chine ?
L'Italie est un partenaire de poids dans ce programme, jusque-là très décrié par l'Europe et les Etats-Unis. Depuis les années 2000, l'Empire du milieu investit stratégiquement et massivement chez son partenaire transalpin, de la marque Pirelli aux clubs de football en passant par les autoroutes.
En 2019, ce sont les ports de Gênes et Trieste qui sont au centre des regards. En pleine perte de vitesse économique, ils seront les premiers bénéficiaires de l'accord sino-italien qui est signé cette semaine entre Xi Jinping, Giuseppe Conte et Sergio Mattarella. En trame de fond de cette rencontre, l'Italie cherche avant tout à sortir de la récession qui bride éternellement son budget.
L'info en + : La Chine est le plus grand partenaire commercial de l'Italie en Asie. En témoigne le chiffre record de leur commerce bilatéral, qui atteint 63 milliards de dollars en 2018. La Chine a encore bien d'autres ambitions pour la Botte : elle envisage une coopération avec le groupe spatial Leonardo mais souhaite aussi permettre à Huawei d'étendre son réseau 5G en Italie, un pays précurseur dans ce domaine. Mais l'UE n'est pas favorable à cet accord...
Anne Donadini.