Italie : payer pour visiter une ville

Jusqu'ici, seul le silence résonnait dans les rues de Polignano a Mare, une fois l’hiver venu. Dans le talon de la péninsule italienne, cette petite cité rocheuse perchée sur l'Adriatique est victime d'une vraie césure touristique : l'été, 250 000 personnes viennent l'admirer ; l'hiver elle s'éteint. Cette année, le maire Domenico Vitto a fait les choses en grand. Aidé d’une entreprise privée, il a installé pour la première fois aux portes de sa ville des tourniquets doublés d'un système de paiement permettant d'admirer le centre historique paré d'illuminations de Noël majestueuses.

La polémique a vite pris de l’ampleur. Un festival de plaintes a déferlé sur Internet, les habitants de Polignano ont lancé une pétition pour le retrait des tourniquets. Reportage d’Alban Mikoczy, Manuel Chiarello, Anne Donadini et Florence Crimon.

L’info en + : Venise est la seule autre ville italienne a avoir installé des portiques. C'était en mai 2018 pour réguler le flux de touristes qui la noie. Ce week-end là, 200 000 personnes ont visité la lagune. Les Vénitiens ont dénoncé un phénomène de « parc d’attractions », le même que celui redouté par les résidents de Polignano.

Anne Donadini.