L'Union européenne demeure divisée concernant l’accueil des migrants sur ses terres. Dernier cas en date : le Lifeline, qui avec 234 migrants à son bord, pourra finalement accoster à Malte, à l'issue de longues tractations entre les pays européens. Un nouveau sommet à Bruxelles, le 28 et 29 juin, doit acter une politique commune d'asile.
Le bateau allemand Lifeline va débarquer les 234 migrants à son bord à Malte. Des passagers qui seront pris en charge par six pays européens, dont la France et l'Italie, après plus de sept jours en mer. Jusqu'à présent, le navire humanitaire était interdit d'accoster les ports maltais, La Valette jugeant que l’accueil du bateau revenait à l'Italie ou à la Libye.
Emmanuel Macron, en visite au Vatican pour rencontrer le Pape François mardi 26 juin, est revenu sur l'affaire Lifeline en conférence de presse. Le chef d'Etat a critiqué l'ONG allemande qui "est intervenue en contravention de toutes les règles et des garde-côtes libyens".
"On ne peut pas accepter durablement cette situation car au nom de l'humanitaire, cela veut dire qu'il n'y a plus aucun contrôle. A la fin, on fait le jeu des passeurs [...], c'est d'un cynisme terrible", a déclaré le président français en marge de sa visite à Rome. Pour la première fois, la France semble être sur la même ligne que l'Italie en matière de politique migratoire. Depuis sa nomination au ministère de l’intérieur, Matteo Salvini a affiché une grande fermeté envers les associations humanitaires qui portent secours aux migrants en mer. Depuis le 10 juin dernier, il a ordonné le fermeture de l'ensemble de ses ports aux ONG.
Un sommet européen pour résoudre la crise migratoire
L'Italie, qui a accueilli plus de 700 000 migrants sur son sol depuis 2013, souhaite construire des "centres d’accueils et d'identifications" en Libye. Depuis le 25 juin, l'Italie s'est retiré des opérations de sauvetage au large de la Libye, laissant les autorités locales prendre le relais et la responsabilité des traversées. Une décision fortement contestée par les ONG, pour qui les gardes-côtes Libyens ne sont pas en mesure d'assurer la sécurité des migrants à bord. Les associations humanitaires dénoncent la violence et l'utilisation d'armes lors de leurs sauvetages.
La France et l'Espagne ont déclaré être favorables à la création de centres fermés où seraient placés les migrants, en attendant de l'examen de leur demande d'asile. De son côté, l'Europe veut renforcer les contrôles aux frontières de l'Afrique pour limiter les mouvements de migrants.
Un sommet européen, organisé à Bruxelles le 28 et 29 juin, doit décider de la politique commune d'asile. Une réunion qui cherchera de trouver un consensus européen, notamment sur la répartition des demandeurs d'asiles sur le sol européen et sur le contrôle des migrants en Méditerranée.