Migrants: l'Union européenne à la rescousse de l'Italie

L'accord signé hier entre l'Agence européenne de contrôle des frontières et Rome promet à l'Italie une assistance dans l'accueil et le secours des migrants. En obligeant les pays européens à venir en aide aux embarcations en difficulté sur leur territoire maritime, l'Europe espère mettre les pays réfractaires face à leurs responsabilités.
Assister l'Italie dans son activité de contrôle des frontières
Le secours aux bateaux de migrants traversant la "Méditerranée centrale" sera désormais régi par les lois de la mer. C'est l'objectif de la mission Thémis, mise en place par la Frontex (Agence européenne de contrôle des frontières), afin "d'assister l'Italie dans son activité de contrôle de la mer". Les migrants secourus en mer devront désormais être accueillis par le pays contrôlant le territoire maritime sur lequel ils se trouvent: le lieu de sauvetage devient le lieu de destination des réfugiés. La mission Thémis succède à la mission Triton, en vigueur depuis 2014, qui ne régulait pas suffisamment les flux migratoires: l'accueil était principalement organisé par l'Italie, qui a ouvert ses frontières à 4081 migrants le mois dernier. L'accord prévoit également un recul de la zone de patrouille des autorités maritimes italiennes, fixée désormais à 24 milles au large des côtes, territoire au delà duquel une aide devra être apportée aux embarcations, mais sans obligation d'accueil.
Obliger Malte à prendre ses responsabilités
La mission, qui devrait durer 1 an avec des contrôles effectués tous les 3 mois, permettra avant tout d'exiger un investissement de certains pays européens particulièrement réfractaires à l'arrivée de réfugiés. L'Italie a longtemps dénoncé son isolement dans la gestion de l’immigration maritime, dénonçant notamment la politique de Malte qui refusait de laisser ces bateaux accoster sur ses côtes. La Valette a refusé tout dialogue dans les négociations de la mission Thémis, et a déclaré ne pas être en mesure d'accueillir des centaines de migrants.  "C'est un problème que nous ne pouvons gérer nous-même, a déclaré le Ministère de l'Intérieur italien. Nous avons toujours pris nos responsabilités et c'est maintenant à l'Union européenne de gérer les différentes positions.". L'accord ne porte pas uniquement sur l'immigration clandestine, mais aussi sur la lutte contre la contrebande, les trafics en tout genre et le terrorisme.