VIDEO. Le gouvernement populiste face à la question épineuse des migrants

Après être sorti de l'impasse politique, le nouveau gouvernement veut contrôler les flux migratoires qui arrivent sur ses côtes. Matteo Salvini, le nouveau ministre de l'Intérieur, a déclaré que "l'Italie n'est pas le centre des réfugiés d'Europe", avant le prochain Conseil de l'Union Européenne, le 28 juin.

"Clandestins, préparez-vous à faire vos valises". Matteo Salvini, le nouveau ministre de l’intérieur italien a scandé sa politique anti-immigration lors de sa première visite officielle en Sicile, à Pozzallo, le port d'arrivée des migrants venus d'Afrique.

Matteo Salvini, dont le slogan de campagne des élections législatives était "Les Italiens d'abord", a martelé ces derniers jours qu'il n'y avait pas de travail pour les immigrés en Italie. Lundi 4 juin, une phrase du "leghiste" a même fait le tour de la presse : "L'Italie n'est pas le camp des réfugiés d'Europe." Un nouvel avertissement envers les institutions européennes, qui doivent statuer sur la gestion continentale du flux migratoire le 28 juin, lors du Conseil de l'UE.

Ce jour-là, le traité de Dublin sera au centre des attentions. Signée en 1990, cette convention a donné des règles communes aux pays européens en matière de droit d'asile. En 2013, le traité de Dublin a été modifié : l'article 13 oblige désormais les pays, où débarquent les migrants, d'examiner leurs demandes d'asiles. Depuis, les centres d’accueil italiens sont saturés. Entre 2013 et 2014, le nombre d'immigrés clandestins qui ont rejoint l'Italie a quadruplé. Depuis 2010, 750 000 migrants ont débarqués sur les côtes italiennes.

660 migrants ont perdu la vie en mer depuis janvier 2018

Sans nouvelles solutions de Bruxelles, Matteo Salvini s'est dit prêt à accélérer le renvoi des migrants dans leur pays d'origine. Le ministre de l'Intérieur prévoit aussi de bloquer l'accès aux ONG françaises, comme Médecins Sans Frontières et SOS Méditerranée, pour faire pression sur le gouvernement français, responsable, selon Matteo Salvini, d'avoir reversé le flux migratoire sur les côtes libyennes pour éviter que les migrants accostent en France ou en Espagne.

Dimanche 3 juin, 56 migrants sont morts noyés lors de leur traversée de la Méditerranée. Selon l'OIM, l'organisation internationale pour les migrations, 660 clandestins ont perdu la vie depuis le début de l'année, dont 388 personnes qui avaient embarqué pour rejoindre l'Italie.