Un futur gouvernement italien anti-immigration : il envisage d'expulser rapidement 500 000 migrants. Est-ce vraiment réaliste ?
L’extrême droite est en passe d'entrer au gouvernement italien. Matteo Salvini, chef de la Ligue, parti d'extrême droite, et Luigi Di Maio, leader du mouvement anti-système des 5 étoiles, ont accepté de s'allier pour diriger le pays. Leur programme pour rebatir l'Italie associe les promesses eurosceptiques et anti-immigrations des deux candidats.
Matteo Salvini est pressenti au poste de ministre de l’Intérieur. Un moyen, pour cet ancien député européen, d'appliquer ses idées souverainistes et identitaires, martelées pendant la campagne sous la forme de son slogan devenu célèbre : "Les Italiens d'abord". Le secrétaire de la Ligue a aussi négocié un point clé de son programme : l'expulsion de 500 000 migrants en un an.
"Ramener les migrants sur les plages africaines"
Ce point est jugé "irréaliste" par les observateurs. L'an dernier, l'Italie a expulsé plus de 6 500 clandestins. Même en quadruplant ce chiffre annuel, il faudrait 20 ans à l'Italie pour expulser 500 000 migrants. Mais Matteo Salvini tient à sa promesse électorale. Pendant la campagne, lors d'une interview à la radio italienne, il s'était engagé à "ramener les migrants sur les plages africaines avec un paquet de cacahuètes". Une déclaration que certains politiques, comme Raffaella Paita, avaient jugé "hallucinante et irresponsable".
À l'annonce des résultats des élections législatives, les ONG d'aides aux migrants en Méditerranée s'étaient inquiétées de la future politique italienne. Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France, redoute que "la situation sur zone empire et que le gouvernement italien soit moins enclin à laisser ou à aider aux opérations de sauvetage". Le futur gouvernement a déjà promis qu'une partie des 4 milliards d'euros qui servaient actuellement à accueillir les migrants serviraient, à l'avenir, à les expulser.