Une étude menée par le Censis pour Confcooperative entre 2012 et 2015 montre une augmentation exponentielle du travail au noir en Italie. Alors que le nombre de travailleurs réguliers a chuté de 2,1% sur cette période, l’emploi non-déclaré a gagné 6,3%.
De 2012 à 2015, le nombre de travailleurs non déclarés en Italie a augmenté de 200 000, atteignant le nombre record de 3 300 000, autant de travailleurs sans couverture sociale et rémunérés deux fois moins qu’ils le seraient en étant déclarés : en moyenne 8,1€ de l’heure au lieu de 16€/h.
Une telle augmentation pose problème car elle contribue à un manque à gagner pour le fisc italien inédit, ayant atteint 107,7 milliards d’euros.
Avec 60% de travail au noir dans ce secteur, les métiers d’auxiliaire de vie et d’aide-ménagère à domicile restent les plus concernés, ce qui représente une augmentation de 4% en trois ans. Sont également concernés les métiers agricoles, artistiques et du divertissement à hauteur de près de 23%, l’hôtellerie et la restauration pour 17,7% et la construction ouvrière pour 16,1%.
L’étude souligne également que les régions les plus touchées par ce phénomène sont les régions du sud de l’Italie (voir ci-dessous).
Ces régions étant les plus touchées par la crise, Francesco Seghezzi, directeur de la Fondation Adapt, juge le développement du travail au noir compréhensible par nécessité de survie. Le Président de la Confédération Coopérative Italienne Maurizio Gardini ajoute qu’il faut distinguer les deux principales raisons de ne pas déclarer ses employés. Dans le cadre des familles avec peu de moyens employant des auxiliaires de vie pour leurs proches, le travail au noir est une « nécessité ». Au contraire, il le déclare inacceptable pour des entreprises qui emploient au noir dans le but de multiplier le profit, cette concurrence déloyale défavorisant les entreprises qui paient les taxes et rémunèrent leurs employés au salaire légal.