Dialogue social en panne

"Quelle négociation ? " s'exclame Fati, désabusée, en sortant de l'usine. Aujourd'hui se tenait une nouvelle séance de négociation entre les syndicats et la direction de PSA. Il n'en reste plus que trois d'ici le 12 février. Le volet social du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi ), avec le départ à la retraite anticipé des séniors, les mesures d'accompagnement financier pour les salariés qui vont quitter le groupe ou seront mutés après la fermeture du site, est toujours en discussion. Les ouvriers d'Aulnay espéraient beaucoup plus que ce que la direction de PSA propose pour l'instant. Et le malaise s'accroît.

Didier Porte ne sera pas la voix de Peugeot

"Pour qui me prend-on, sapristi ? Par la moustache de la mère Denis, je ne suis pas l'ami Ricoré !" C'est en ces termes que l'humoriste Didier Porte vient de faire savoir qu'il a refusé d'être la "voix" de la prochaine campagne radio de Peugeot. Une agence de pub parisienne lui proposait un cachet de 340 000 euros ! Il a décliné l'offre : "Même Alain Minc ne touche pas autant pour aider ses clients à choisir entre deux erreurs stratégiques majeures " fait remarquer l'humoriste avant d'ajouter : "Peugeot licencie à tour de bras, ils vont supprimer 8 000 emplois et fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois rien que cette année, et ils sont prêts à lâcher 400 000 boulards à un gauchiste pour une poignée de spots radio à la con ! Ah, elle est bien gérée, la boîte !"

Retour sur négociations

"Tout le monde aimerait que les choses se passent bien" glisse dans un demi sourire Didier, abrité dans la cabane des chauffeurs à la porte 3. Mais à entendre le compte rendu des négociations faite par Jean Pierre Mercier, le délégué CGT de PSA-Aulnay rien n'est mois sûr. Le marathon des négociations, sur le volet social du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi), est arrêté pendant les vacances. Il reprendra le 9 janvier pour encore 5 séances et devrait s'achever le 12 février.

"Rien de concret" pour les ouvriers d'Aulnay reçus au ministère du Travail

Ils sont venus plaider leur cause. Douze salariés de PSA se sont rendus au ministère du Travail, mardi 27 novembre au matin. Une délégation un peu originale puisqu'elle était composée de cinq délégués syndicaux (CGT, SIA, CFTC, FO et CGC) et de sept représentants des ouvriers élus lundi, en assemblée générale. Dans le lot, il y a ceux qui sont aguerris, rompus à l'exercice de la négociation, et d'autres comme Rachid, Fernand, Radia ou Ahmed qui débutent, ou presque. Nous avons suivi leur expédition.

Attendre : "ça prend la tête"

Depuis le 12 juillet, le jour de l'annonce de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, le plus dur pour les ouvriers de PSA à Aulnay semble être l'attente. Attendre la fin des négociations, attendre des propositions concrètes de la direction. Attendre pour envisager la suite. Une incertitude qui commence à les miner.

Saïd, invité à la table des négociations

Said Moussa avait l'air un peu intimidé ce matin sur la parvis de la préfecture de Bobigny. Cariste au ferrage, il travaille à l'usine PSA d'Aulnay depuis 10 ans. Saïd est un ouvrier non syndiqué, jusque là il n'avait jamais eu envie de se mettre sur le devant de la scène. Mais cette fois, il est décidé à s'investir : "On est dans une guerre, on défend notre pain". Alors il s'est porté candidat pour être membre de la délégation CGT conviée à la réunion de Bobigny.

Réactions à la sortie de l'usine

Cette semaine on a beaucoup parlé de PSA : stratégie de groupe, caution bancaire, négociation du volet social, revitalisation du site, réunion tripartite, le dit, le non dit des hommes politiques ceux qui savaient ceux qui ne savaient pas. Bref on a beaucoup parlé de PSA mais on a peu entendu les salariés d'Aulnay. Nous avions envie de les écouter à la fin de cette semaine chargée d'actualité.

PSA : les coulisses d'une journée de négociations

Un Comité central d'entreprise (CCE) le matin au siège de PSA puis une réunion tripartite à Bercy l'après-midi avec le gouvernement. Ce jeudi 25 octobre était un peu la journée de tous les dangers pour les PSA d'Aulnay. La CGT comme le SIA, (le Syndicat indépendant de l'automobile) ne cachaient pas que la partie serait serrée.