PSA : les coulisses d'une journée de négociations

Un Comité central d'entreprise (CCE) le matin au siège de PSA puis une réunion tripartite à Bercy l'après-midi avec le gouvernement. Ce jeudi 25 octobre était un peu la journée de tous les dangers pour les PSA d'Aulnay. La CGT comme le  SIA, (le Syndicat indépendant de l'automobile) ne cachaient pas que la partie serait serrée.

A la première heure,  la direction de PSA avait donc convoqué un CCE, au siège du constructeur automobile, 75 avenue de la Grande Armée, avec l'intention de soumettre au vote  "le point numéro 4". S'il était voté, ce "point numéro 4" permettait de faciliter les mobilités internes pour les salariés d'Aulnay. Autrement dit, ils pourraient choisir d'être mutés, sans garantie, avant que le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ne soit mis en place. Ce qui risquait de vider l'usine plus vite que prévu. Et à Aulnay, c'était depuis plusieurs jours un vrai motif d'inquiétude.

Par ailleurs, les syndicats de PSA  étaient déterminés à réclamer l'ouverture de négociations sur le volet social du plan de restructuration. Et c'était loin d'être gagné. La direction de PSA avait déjà clairement indiqué que le plan de restructuration n'était pas négociable.

La pression était donc forte et Tanja Sussest, la responsable du SIA, semblait redouter cette journée du 25 octobre.

Nous l'avons retrouvé à la sortie du CCE. La déléguée du SIA est  soulagée, la direction de PSA vient de reculer en abandonnant "le point numéro 4" et en acceptant l'ouverture de négociations sur les conditions du plan social. Tanja est en route pour Bercy.

 

 

A Bercy, la réunion tripartite entre la direction de PSA, les syndicats et le gouvernement est prévue à16h. Autour de la même table vont s'asseoir Philippe Varin le président du directoire de PSA, Arnaud Montebourg le ministre du redressement productif et les représentants des syndicats.

Trois heures plus tard Tanja Sussest, alors que ses camarades répondent encore aux questions des journalistes, est la première à quitter le 7éme étage du ministère de l'économie et des finances. Et le scepticisme a remplacé l'enthousiasme du matin.

 

 

La direction de PSA qui avait dit oui a des négociations sociales le matin, l'après-midi devant le gouvernement n'a fait aucun concession sur l'emploi. Certains l'espéraient. "Entre ceux qui n'ont rien cédé et ceux qui n'ont rien demandé ", le délégué CGT d'Aulnay Jean Pierre Mercier, renvoie le gouvernement et la direction de PSA dos à dos.

Il nous a donné rendez-vous à la sortie de Bercy dans un café pour nous raconter sa réunion.