"Pour qui me prend-on, sapristi ? Par la moustache de la mère Denis, je ne suis pas l'ami Ricoré !" C'est en ces termes que l'humoriste Didier Porte vient de faire savoir qu'il a refusé d'être la "voix" de la prochaine campagne radio de Peugeot. Une agence de pub parisienne lui proposait un cachet de 340 000 € ! Il a décliné l'offre : "Même Alain Minc ne touche pas autant pour aider ses clients à choisir entre deux erreurs stratégiques majeures" fait remarquer l'humoriste, avant d'ajouter : "Peugeot licencie à tour de bras, ils vont supprimer 8 000 emplois et fermer l'usine d'Aulnay-sous-Bois rien que cette année, et ils sont prêts à lâcher 400 000 boulards à un gauchiste pour une poignée de spots radio à la con ! Ah, elle est bien gérée, la boîte !"
Ce matin, PSA annonçait que ses ventes mondiales avaient chuté de 16,5 % sur un an, à 2,97 millions d'unités vendues. "Le groupe subit de plein fouet la chute durable des marchés européens" qui devrait encore atteindre 3 à 5 % cette année, a commenté le directeur général des marques Frédéric Saint-Geours, ajoutant dans un communiqué : "L'année 2013 s'annonce encore difficile en Europe".
La CGT de PSA dénonce ce soir le discours de la direction qui, selon elle, "cherche à être alarmiste pour tenter de justifier l'injustifiable", ajoutant : "Quand on voit que PSA est capable de proposer plus de 340 000 € à Didier Porte pour quelques secondes à la radio dans un spot publicitaire, la direction démontre bien qu'il y a de l'argent dans les caisses."
Avenue de la Grande Armée à Paris, aujourd'hui les négociations ont repris entre la direction de PSA et les syndicats. Le SIA (Syndicat Indépendant de l'Automobile) appelle tous les acteurs de cette négociation "à mettre un terme au jeu de dupes et à construire réellement un dialogue social exemplaire. Nous attendons fermement des avancées concrètes et une prise d’acte des premiers acquis de la négociation" estime, Tanja Sussest, la déléguée du SIA. Dans une lettre adressée aujourd’hui à Arnaud Montebourg, le SIA, la CFTC et FO font part de leurs inquiétudes sur le calendrier de la réindustrialisation. "On a le sentiment désagréable d’être abandonné par le gouvernement" déplore, Tanja Sussest qui demande "au gouvernement de cesser d’être aux abonnés absents".