Une usine à l'arrêt pour combien de temps encore ?

Onze semaines de grève et une question, comment la production peut-elle repartir à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois ? Jean Pierre Mercier, le délégué CGT se dit prêt, "à discuter de quelle manière la direction peut remettre l'usine en route" mais il y a un préalable explique-t-il "que la direction de PSA accepte de lever toutes les sanctions prises à l'encontre des ouvriers grévistes et réintègre les deux ouvriers d'Aulnay déjà licenciés".

Jour de paye à l'usine

Jeudi, le 28 février, c'était jour de paye pour les grévistes de l'usine PSA d'Aulnay. Dans la caisse de grève plus de 250 000 euros. De quoi verser à chacun une somme qui va compenser un peu la perte de salaire du mois de février. De quoi surtout redonner le moral aux grévistes qui ont entamé leur septième semaine de grève.

Les PSA d'Aulnay reçus à la mairie

Une rencontre était prévue depuis longtemps avec les salariés de PSA, sur l'agenda du maire d'Aulnay-sous-Bois, Gérard Ségura. Entretemps, une grève a paralysé l'usine. Trois semaines de grève et c'est donc des grévistes et des non grévistes qui se sont retrouvés jeudi soir dans la salle du conseil municipal. Ils sont venus demander un soutien financier et politique au maire d'Aulnay.

C'est la fête d'Agathe

Le 5 février c'est la sainte Agathe. Aujourd'hui, Agathe Martin ne pouvait pas oublier que c'était sa fête. Il y a 17 ans, le 5 février elle était embauchée à l'usine PSA d'Aulnay et cet après midi, 5 février 2013, elle était reçue par la direction de l'usine, pour un entretien préalable à licenciement comme cinq de ses camarades. Agathe est accusée d'incitation à la violence envers un huissier dans les premiers jours de la grève.

Gréviste ou non gréviste ?

Tu es gréviste ou pas ? C'est la phrase que l'on entend le plus souvent dans les couloirs de l'usine, ces jours-ci. Alors que l'usine d'Aulnay est bloquée depuis le 16 janvier. Sandrine a une boule au ventre, chaque fois qu'elle passe la grille de l'usine. Mais cela ne date pas de la grève, même si ces derniers jours n'ont rien arrangé. Avec Didier, son mari, ils sont tous les deux non grévistes. Tous les deux délégués du SIA (Syndicat Indépendant de l'Automobile), le syndicat maison qui n'appelle pas à la grève. Sandrine n'a plus le moral : "J'en peux plus, je n'ai plus envie de me battre ça dure depuis trop longtemps". Cette angoisse d'un avenir trop incertain après la fermeture de l'usine ne la lâche pas.

Une journée de grève "encadrée"

Un drôle de face à face entre les grévistes et l'encadrement de PSA, à l'intérieur de l'usine d'Aulnay, aujourd'hui. D'un côté les ouvriers en grève, de l'autre des bataillons de cadres, venus de plusieurs usines du groupe, pour les surveiller. De part et d'autre on s'observe en chien de faïence.

Zéro production

Ils voulaient absolument nous montrer que la production était bloquée. Pour la première fois, nous avons pu entrer et filmer à l'intérieur de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois. Les ouvriers ont voté la grève mercredi matin et ont reconduit le mouvement dans l'après-midi.

Lhoussain Boujioui : "depuis 1982 on ne se laisse plus faire"

Les vétérans d'Aulnay, on en parle beaucoup ces jours-ci, alors que les négociations ont débuté entre les syndicats et la direction PSA sur la question des seniors. 3 000 emplois doivent être supprimés à l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, parmi eux 640 ouvriers ont plus de 55 ans. Lhoussain Boujioui, est l'un d'entre eux. Ils ne sont plus qu'une poignée à porter ainsi la mémoire de l'histoire d'Aulnay. Alors, nous l'avons rencontré cet homme discret. A la descente du bus venant de l'usine dans un café à Saint Ouen.