"Aujourd'hui c'est nous, mais demain ce sera peut être votre tour." C'est en substance, ce que les ouvriers d'Aulnay sont venus dire à ceux de l'usine PSA de Saint Ouen ce matin.
Jusqu'au dernier moment, le secret avait été bien gardé. Ce n'est que dans le bus que Jean Pierre Mercier, le délégué de la CGT a dévoilé, aux ouvriers volontaires pour ce coup de force, leur destination. Ce sera l'usine PSA de Saint Ouen. Objectif, arrêter la production du site, situé aux portes de Paris, pendant quelques heures et tenter de sensibiliser les ouvriers à leur grève entamée il y a trois jours à Aulnay. Un mot d'ordre pour Jean Pierre Mercier : "surtout pas de violence". "On commence petit, mais il faut absolument que l'on fasse parler de nous" nous explique Gigi.
Opération organisée avec précision par la CGT. Sur le coup de 10 heures, ce sont quelques 200 ouvriers d'Aulnay qui ont réussi à s'infiltrer dans l'enceinte de l'usine par un trou dans un mur extérieur. Ils ont investi les lieux au cri de : «Aulnay, Saint-Ouen, même combat !». L'usine de Saint Ouen, existe depuis 1924. 700 personnes y travaillent, au ferrage et à l'emboutissage.
La direction alertée de leur arrivée, avait fait stopper l'activité. Les grévistes d'Aulnay, ont tenté de convaincre les ouvriers de Saint Ouen de rejoindre leur mouvement. Parfois avec quelques grincements de dents, certains ouvriers étaient réticents à débrayer. D'autres, une trentaine, l'ont fait sans se faire prier.
La production de l'usine a été bloquée pendant presque trois heures. Et c'est par la grande porte que les grévistes d'Aulnay sont repartis. Avant de remonter dans les bus pour rejoindre leur usine en grève.