Aujourd'hui, le cabinet d'expertise Secafi va remettre aux élus du CCE (Comité central d'entreprise) de PSA son rapport définitif sur la restructuration du groupe. Neuf scénarios étudiés et un dixième à la demande de la CGT. Un plan B que Jean Pierre Mercier, délégué à Aulnay et Bruno Lemerle, élu à Sochaux sont bien décidés à argumenter. Pour les deux responsables syndicaux : "En l'état le plan Varin, un plan financier pas industriel, compromettrait l'avenir de PSA et surtout l'ensemble de la filière automobile". Ils avaient donné rendez-vous à la presse hier matin au siège de la CGT à Montreuil. Dans cette même salle, en juin 2011, la CGT avait rendu public l'intention de PSA fermer l'usine d'Aulnay où travaillent 3 000 salariés.
Aux Peugeot de prendre leurs responsabilités
La CGT, qui s'appuie aussi sur le rapport Sartorius (commandé par le gouvernement) relève la nécessité d'une restructuration financière et réclame un apport de 1,5 milliard d'euros au capital de PSA de la famille Peugeot et de ses sociétés financières FFP et Peugeot Frères. Un apport de capital qui permettrait de financer des projets d'avenir notamment autour de la transition énergétique.
La CGT demande donc à la famille Peugeot de prendre "ses responsabilités concernant l'avenir industriel du groupe et l'emploi" et de recevoir une délégation syndicale dans les prochains jours. Et Bruno Lemerle de poursuive "Aux Peugeot de voir s'ils veulent maintenir leur business ou pas, s'ils refusent la question du changement d'actionnaire principal sera posée". Pour la CGT, Philippe Varin, le président du directoire de PSA, doit renoncer à la fermeture d'Aulnay "ni inéluctable, ni industriellement justifiée" à l'en croire et négocier avec les syndicats la mise en oeuvre du scénario 10.
Le scénario 10
Le scénario 10 étudié par le cabinet Sécafi, à la demande de la CGT, propose surtout dans le volet industriel de répartir les productions entre les sites. Secafi a conclu à la crédibilité de ce scénario qui permettrait de faire tourner toutes les usines y compris celle d'Aulnay-sous-Bois, grâce à un transfert des productions des sites les plus chargés (Trnava en Slovaquie, Sochaux) vers les sites les moins chargés (Aulnay et Mulhouse) et nécessiterait 97 millions d'investissements, dont 20 millions de frais transitoires, amortis sur 7 ans, selon la CGT. "Une usine peut être rentable en tournant à 85% de ses capacités" affirme le délégué CGT de Sochaux.
Pour le volet social, la CGT de PSA veut réduire le nombre de suppressions d'emplois, et sécuriser les transitions professionnelles et les fins de carrière. Les salariés de plus de 55 ans sont près de 1.800 entre l'usine d'Aulnay et celle de Rennes, la CGT demande un système de préretraite-pénibilité à partir de 55 ans
Aujourd'hui, selon le rapport Sécafi, la fermeture d'Aulnay, pourrait côuter "250 millions d'euros ce qui risque de plomber les comptes PSA jusqu'en 2017".
Juste avant que ne débute la conférence de presse, Jean Pierre Mercier et Bruno Lemerle se mettaient d'accord sur le déroulé de leur présentation et peaufinaient leurs arguments. Tous les deux demandant à la famille Peugeot mais aussi. au gouvernement de prendre ses responsabilités. Pour autant, avec ce plan B, les deux délégués de la CGT se défendent de vouloir donner de faux espoirs aux salariés, juste de meilleures armes pour se défendre.