La vision de Steve Job était : "je veux créer des outils qui vont changer le monde". Force est de constater qu'avec ses homologues de la Silicon Valley il a réussi son pari. En moins de 20 ans, toutes les entreprises se sont profondément transformées suite aux développements et à l'apport des nouvelles technologies. Comme beaucoup d'entre vous, quand j'ai commencé à travailler il n'y avait ni téléphone portable ni adresse email. Aujourd'hui, je ne vous demande pas combien de téléphone vous avez sur votre bureau et le nombre d'adresses et connexions professionnelles et personnelles utilsées chaque jour.
La situation est irréversible. Lors du colloque sur "L'homme, l'avenir du numérique" organisée par Orange et l'ANDRH (Association National des Directeurs des Ressources Humaines), des dirigeants d'entreprises ont présenté de nombreux exemples des impacts qu'engendrent le numérique sur l'organisation, les conditions de travail et le développement de leur business. En voici 4 qui concernent directement les salariés :
1Le pouvoir de la communication
Grâce au développement des réseaux sociaux aussi bien externes qu'internes à l'entreprise, le salarié détient des informations et communique sur son entreprise bien avant ses responsables. En quelques clics et quelques secondes, un comportement managérial inapproprié ou une décision stratégique peuvent être divulgués et faire la une des médias. Si certaines Directions s'inquiètent de ce nouveau pouvoir cela n'est pas le cas pour Frédéric Oudéa Président-Directeur général de la Société Générale. Pour lui, il n'oppose pas le numérique aux hommes bien au contraire dit-il : "il est nécessaire de changer sa vision. Le digital est un enjeu de direction générale. A nous de trouver un nouveau mode de gouvernance et de management afin de transformer cette menace en opportunité". Depuis deux ans la Société Générale s'est dotée d'un réseau social interne qui est devenu l'un des premiers canaux pour échanger sur les pratiques métiers et communiquer.
2La réduction de la fracture sociale
Si certains salariés possèdent à titre personnel une tablette et un smartphone et sont très à l'aise pour utiliser le net et les réseaux sociaux, cela n'est pas le cas pour tout le monde. Plusieurs raisons expliquent cette fracture notamment le coût relativement élevé de ces outils numériques et de fait, des différences apparaissent dans les entreprises. Aussi, l'un des enjeux des Directions est de prendre en considération cette fracture sociale en mettant en place des formations pour permettre au plus grand nombre de s'adapter aux nouvelles technologies. Sans cette prise en compte, à plus ou moins long terme, l'employabilité de ces salariés serait remise en cause. Bruno Mettling, DRH, Directeur Général Adjoint du Groupe Orange explique "pour éviter cette fracture, le Groupe a décidé de proposer une formation au numérique à l'ensemble des collaborateurs quelque soit leur niveau hiérarchique soit plus de 160 000 personnes dans le monde.
3Le rapprochement des générations
Régulièrement des articles opposent les différentes générations qui composent l'effectif d'une entreprise, leurs divergences concernant entre autres l'importance accordée à la hiérarchie, le respect des horaires,... : ils ont au moins un point en commun c'est qu'ils doivent utiliser les mêmes outils numériques. Et pour la première fois dans l'histoire du travail, la transmission du savoir est inversée. La Génération Y élevée au numérique est très à l'aise dans le multitâche, en sait plus que ses ainés. Par conséquent, ces jeunes salariés apprennent à leurs homologues plus âgés comment utiliser les réseaux sociaux, certaines fonctionnalités sur leur téléphone ou pour d'autres trouver des informations sur le net. Les managers constatent qu'un véritable travail collaboratif se développe et s'appuie sur les compétences de chaque génération. De nouveaux liens et échanges se créent ce qui favorise la coopération et le soutien entre les générations.
4La fragilisation de certains emplois
Personne n'est dupe, la révolution numérique transforme l'organisation des entreprises et la menace sur certains emplois existe bien. Si l'entreprise ne veut pas perdre de clients, elle se doit d'adapter ses méthodes de travail à leurs demandes. En toute transparence Frédéric Oudéa Président-Directeur général de la Société Générale confirmait avoir annoncé à ses syndicats des fermetures d'agences. L'explication part d'un constat : "en 2007, le premier contact entre la banque et ses clients se réalisait dans une agence avec un vrai face-à-face. En 2013, le premier moyen de contact est le smartphone". Fréderic Oudéa constate que les métiers changent et se déplacent d'un service à un autre. Aujourd'hui les profils recherchés augmenteront les effectifs des départements de la communication, du marketing digital ou des systèmes d'informations. Reconnaissons que l'ampleur de ces transformations a comme avantage d'ouvrir le dialogue et ce avec chaque acteur de l'entreprise.