Dans moins d’un an, le 1er janvier 2020, la vente de tous les objets en plastique à usage unique sera interdite en France. Une mesure également prise par l’Union européenne et qui sera appliquée par l’ensemble de ses pays membre en 2021.
Mais pour tous ceux qui apprécient (et la période s’y prête) de pouvoir siroter une boisson bien fraîche avec une paille se rassurent, des alternatives existent. À Plomelin, prêt de Quimper, Gaëlle et Yves de Broc ont créée l’association La Brouette de Kerivoal. Une ferme alternative, lieu de rencontres et de culture dans les deux sens du terme…
Des pailles…en paille !
Après avoir débuté par une activité de maraîchage, il y a deux ans, l’ association s’est lancée dans la culture de céréales et la fabrication sur place de sa propre farine. Du sarrasin, de l’épeautre, du blé et plus récemment encore, du seigle, dont elle ne soupçonnait pas toutes les vertus.
« Au départ, au mois de septembre, quand on a fait le choix de semer le seigle après la culture des blés et de l’épeautre, c’est parce qu’on savait qu’il ne consommerait pas beaucoup d’azote. Et il y a juste deux mois, on a appris que la paille de seigle, on pouvait en faire autre chose. En Normandie des gens ont lancé une production de pailles en seigle », explique Yves de Broc.
Première moisson
Depuis, le seigle a poussé, et la première récolte est programmée pour les tous prochains jours. Un demi-hectare de céréales, de quoi produire de la farine bien sûr, mais aussi 500 000 à 1 million de pailles qui une fois lavées, séchées, seront stockées pour être vendues tout au long de l’année.
Si des alternatives existent déjà pour remplacer les pailles en plastique, pour Yves de Broc, il ne fait aucun doute, la paille en seigle est bien la plus écolo. La plus économique aussi.
« Il y a des gens qui produisent des pailles de bambou, mais qui viennent d’Indonésie. Il y a aussi les pailles en inox, mais c’est hors de prix et on ne peut pas boire chaud avec. Avec la paille de seigle, on peut, et on peut la passer à la machine à laver, une bonne dizaine de fois. Rien que des avantages ! »
Le seigle n’a pas encore été coupé, et déjà les premières commandes affluent. Des restaurants, des bars, de petits commerces ou épiceries en vrac de la région de Quimper. « Notre farine, on la diffuse localement depuis deux ans, donc ça va être pareil pour les pailles de seigle. »