08 Nov

À Rennes, les médiateurs sociaux désamorcent les conflits

À l’occasion du 11ème mois de l’économie sociale et solidaire, 200 évènements sont programmés un peu partout en Bretagne. Des journées portes-ouvertes, des rencontres, des débats, organisés pour mettre en lumière les nombreuses missions menées par les acteurs de l’ESS. Parmi eux, l’association OPTIMA, animateur de lien social, fête ce vendredi 9 novembre son 25ème anniversaire. Son directeur, Franck Calvet, nous explique.

Les débuts d’Optima

« Optima, c’est une association qui a été créée en 1993 à l’initiative d’un conseiller municipal de la ville de Rennes, Jean-Yves Gérard, en lien avec des universitaires-sociologues, et qui à partir du constat qu’il existait d’un côté des besoins sociaux, et de l’autre des demandeurs d’emploi, ont essayé de faire coïncider l’offre et la demande pour créer des emplois de qualité. C’était avant les emplois-jeunes. »

« Ça a commencé par des activités de petites réparations dans les halls des immeubles avec des bailleurs sociaux, et de caddies pour les supermarchés. Très rapidement, la question des conflits de voisinage est apparue récurrente. C’est à ce moment-là qu’Optima a inventé le concept de correspondant de nuit qui s’est exporté un peu partout en France, et même au-delà puisqu’il y en a en Belgique et en Suisse. Ils ont été les premiers médiateurs sociaux. »

Animateur de lien social

« C’est vraiment la fonction du médiateur. Présent dans les espaces publics, dans les espaces communs, il est là pour permettre à tout le monde de les occuper sans conflit, que des groupes ne se les approprient pas au détriment des autres. Avec comme seul pouvoir les mots. On est vraiment sur de la médiation. La présence des médiateurs est un élément à la fois rassurant, mais aussi de prévention et d’amélioration des conduites de chacun. »

Optima aujourd’hui

« Il y a toujours l’activité de petits travaux, une dizaine de techniciens qui s’occupent de rénovation immobilière, plutôt dans les quartiers prioritaires en lien les bailleurs sociaux, mais pas uniquement. Mais l’essentiel désormais, 80 % de notre activité, c’est la médiation sociale. Aujourd’hui, on emploie 125 salariés dont 80 médiateurs qui interviennent sur trois territoires, Rennes, mais aussi Nantes et l’Île-de-France. »

Un champ d’action qui se diversifie

« En plus des espaces publics, quatre d’entre eux sont aujourd’hui rattachés à un collège et peuvent se rendre dans les écoles qui sont en lien avec lui. On intervient également dans des piscines, des médiathèques, des jardins familiaux et depuis cette année, pour des travaux. Quand on sait que dans un quartier de gros chantiers vont perturber la circulation, le commerce, les activités en général, on intervient pour expliquer ce qui va se passer, le temps que ça va durer. Quand elles sont anticipées, en informant, les nuisances sont plus facilement acceptées. »

Les 25 ans d’Optima

« Il y a encore un problème de reconnaissance des médiateurs, même s’ils sont aujourd’hui présents dans beaucoup de grandes villes. L’idée, c’était de profiter de cet anniversaire pour présenter ce qu’est ce métier, dans toute son expertise. À la fois cette capacité à aller vers le public, et cette capacité à gérer des conflits. De montrer aussi qu’il s’est professionnalisé, qu’il existe des formations et des outils qui lui permet de mieux assurer ses missions. Tout cela sera mis en avant à l’occasion d’un salon qu’on organise à la maison de quartier Villejean, ce vendredi 9 novembre à Rennes. »

Pour plus d’information sur ce salon, cliquez sur ce lien