2018 a été une année noire pour les apiculteurs. Jamais, à la sortie de l’hiver, le taux de mortalité des abeilles n’aura été aussi important. Une véritable hécatombe avec des pertes pouvant atteindre 90 % des cheptels. Dans ce contexte, toutes les initiatives prises pour leur sauvegarde sont les bienvenues.
Fondée en 2010 par un apiculteur de La Rochelle, Un toit pour les abeilles propose aux particuliers comme aux entreprises de parrainer l’installation de nouvelles ruches. De local, le projet est devenu national, et a permis de financer l’installation de 3 000 ruches pour 46 apiculteurs en France dont deux en Bretagne.
Comment devenir parrain d’abeilles ?
« Le principe est simple, explique Pierre, responsable de la communication d’Un toit pour les abeilles, il suffit de se géolocaliser sur le site internet et trouver l’apiculteur le plus proche de chez soi. 8 euros équivalent à un parrainage de 4 000 abeilles, et 10 parrainages font une ruche. » En échange, les donateurs reçoivent des pots de miel personnalisés à leurs noms. Le nombre varie en fonction du nombre de parrainages.
Toute l’année, des nouvelles de la santé des abeilles sont envoyées par les apiculteurs aux parrains que les soutiennent, invités également à venir leur rendre visite.
« C’est important que l’apiculteur puisse leur expliquer le rôle de l’abeille sur notre environnement et le problème que pose leur disparition. Il faut savoir qu’elles pollinisent deux tiers des fruits et légumes qu’on mange et la quasi-totalité des fleurs. Donc, demain, s’il n’y en a plus, dans votre assiette, il ne vous restera que le blé, des patates, que des féculents», met en garde Pierre.
Des fleurs pour les abeilles
Si plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la mortalité exceptionnelle des colonies d’abeilles (réchauffement climatique, parasites, frelons asiatiques …), pour les apiculteurs, l’ennemi numéro 1, ce sont bien, les pesticides. « Notamment avec la nouvelle génération d’insecticides qui ont une rémanence de deux ou trois ans dans les plantes. Vous pulvérisez une fois et vous avez trois générations de graines contaminées. »
Pour que ces abeilles puissent butiner sans risque, en toute tranquillité, Un toit pour les abeilles a donc imaginé d’étendre ses parrainages à des mètres carré de fleurs (10 centimes par mois et par m2). Objectif : combattre l’appauvrissement de la biodiversité qui prive l’abeille d’une nourriture saine et variée. Partis d’un seul hectare en 2010, 40 ont pu être semés depuis sur la commune de Vaux-Rouillac à proximité de Jarnac en Charente. Rien encore en Bretagne. Mais qui sait, peut-être, est-ce pour bientôt ?
Des toits pour Soutenir la filière apicole
Face aux difficultés que rencontre la profession, les apiculteurs sont de plus en plus nombreux à vouloir rejoindre Un toit pour des abeilles. « Nous croulons sous les demandes, et notre équipe est déjà très occupée. Nous essayons en priorité de travailler avec des apiculteurs dans des endroits de France où nous n’avons pas d’apiculteur », conclue Pierre, d’Un toit pour les abeilles.