17 Jan

Pipriac et Saint Ganton : bientôt la fin du chômage longue durée ?

La p'tite camionnette, une épicerie ambulante gérée par Tézéa.

La p’tite camionnette, une épicerie ambulante gérée par Tézéa

Le 9 janvier 2017, l’entreprise à but d’emploi Tézéa était créée dans le cadre du projet expérimental « territoire zéro chômeur de longue durée » par les communes de Pipriac et Saint-Gontan, en Ille-et-Vilaine. Son objectif, permettre aux 85 chômeurs de longue durée identifiés sur le secteur d’être embauchés en CDI. Un an s’est écoulé, et le pari est en passe d’être gagné. À ce jour, 58 emplois ont été créés, et ce n’est pas fini.

« Avec un rythme de trois à quatre embauches chaque mois, normalement mi 2018, on devrait avoir recruté tous ceux qui sont en encore attente, se réjouit Denis Prost, chef de projet « territoire 0 chômeur longue durée. »

Les activités que propose l’entreprise à ses employés sont nombreuses. Cela va de la gestion d’une recyclerie, à la livraison de bois de chauffage aux personnes à faibles revenus, en passant par la réparation de palettes, l’accueil de la maison de santé, le nettoyage intérieur de voitures, la livraison de courses, une épicerie ambulante, le portage de repas, le désherbage manuel d’espace public.

« Ce sont des services qui n’étaient pas assurés avant, ou qui ont disparus parce qu’ils ne sont pas assez  rentables, précise Denis Prost. Notre principe, c’est de ne pas faire concurrence à l’emploi public ou aux entreprises privées. Pour la livraison de bois de chauffage par exemple, cela ne s’adresse qu’aux personnes non-imposables. Un vendeur privé ne touche pas cette clientèle. Et grâce à ça, les gens qui ont de faibles revenus peuvent se chauffer correctement l’hiver.»

Tézéa est en recherche constante de nouvelles missions et bénéficient pour cela du soutien actif de tous les acteurs locaux, d’une mobilisation de tout un territoire. Et l’entreprise à but d’emploi peut tenir ce discours, c’est aussi parce qu’elle n’est pas soumise aux mêmes exigences économiques qu’une entreprise privée. Les emplois proposés sont en parti financés par l’argent public.

Toute la logique du projet s’appuie sur le constat que chaque année, le coût du chômage s’élèvent à 36 milliards d’euros, 15 000 euros par an et par chômeur de longue durée. L’expérimentation menée dans dix territoires en France (un seul en Bretagne, celui de Pripriac-Saint-Gonan), consiste donc à réaffecter une partie des allocations pour les aider à retrouver un emploi stable, payé au SMIC et sur la base du volontariat. Pour permettre également de bénéficier de formations, d’accompagnements, pour redonner confiance et autonomie.

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