15 Jan

Handicap : des habitats regroupés pour vivre seul en restant autonome

Anne-Laure, infirme moteur cérébral, vit seule dans un appartement de 50m2 entièrement adapté à son handicap.

Anne-Laure, infirme moteur cérébral, peut vivre seule dans un appartement de 50m2 entièrement adapté.

Permettre à des personnes handicapés de vivre en toute indépendance dans des logements adaptés sans être isolés, voilà l’idée réalisée au cœur de la cité de Trégueux par l’association costarmoricaine des Infirmes moteurs cérébraux. Un succès pour les 4 résidents.

Ils s’appellent Anne-Laure, Vanessa, Elwood… Tous les trois sont atteints d’infirmité motrice cérébrale, la première cause de handicap moteur de l’enfance. Comme eux, un enfant sur 450 naît avec ce handicap, à cause d’un accident vasculaire cérébral, d’une infection, ou d’un accouchement difficile… Très souvent, c’est une mauvaise oxygénation du cerveau qui est la cause de cette paralysie.

Indépendant mais pas seul

Pour eux, la vie quotidienne se déroule le plus fréquemment en institution spécialisée, notamment à l’âge adulte. Difficile d’être autonome, de vivre seul… Mais c’est sans compter cette initiative de l’association départementale des Infirmes Moteurs Cérébraux des Cotes d’Armor qui s’est démenée pour leur offrir la possibilité de vivre enfin de façon indépendante.

Depuis l’automne 2014, ils ont emménagé dans des appartements adaptés et mitoyens au cœur d’un lotissement pavillonnaire situé à quelques centaines de mètres du cœur de la ville de Trégueux, en banlieue de Saint Brieuc.  L’occasion pour eux de vivre enfin chez eux, sans être isolés pour autant. C’est là en effet que réside l’originalité de l’organisation.

Une initiative qui pourrait servir d’exemple

Grâce à une mutualisation des heures d’aides auxquelles ils ont droit pour subvenir à leurs besoins quotidiens, une présence permanente est assurée, 24 /24. Ils bénéficient ainsi la journée d’un soutien pour préparer leurs repas, pour accompagner leur toilette, ou n’importe quelle autre nécessité. La nuit, un veilleur est sur place, attentif à leurs appels. Au quotidien, la proximité du centre bourg leur permet également d’être totalement insérés au sein de la population locale, avec la possibilité d’aller faire leurs courses ou de participer à des activités culturelles ou sportives.

Une révolution pour ces jeunes et une chance dont ils profitent depuis plus de 3 ans. Le bilan pour les 5 résidents de cet habitat regroupé a même dépassé les espérances des promoteurs du projet qui comptent maintenant le développer, et même d’imaginer un système  plus intergénérationnel.

Nathalie Rossignol

Reportage : Nathalie Rossignol, Baptiste Galmiche, Anne-Marie Rouanès, Hervé Tiercelin avec  Edith Le Meur (coordinatrice  habitat regroupé),  Vanessa Roageaous,  Jean-Marie Lefranc (administrateur Association départementale des Infirmes moteurs cérébraux des Côtes d’Armor) et les résidents Anne-Laure Lefranc et  Elwood Mandar.