© Emma Defaud

Les enfants disent des choses flippantes

Une tête d'ange mais le diable est dans le verbe. Je me souviens de mon fils de 3 ans penché sur le berceau de sa sœur âgée de quelques mois et lâchant : "Finalement, je ne l'aime pas trop, on devrait s'en débarrasser."

Un classique du genre si j'en crois le site communautaire Reddit, sur lequel les internautes ont livré quelques unes des plus étranges déclarations de nos innocentes mais non moins tordues têtes plus ou moins bouclées. De quoi revisiter entièrement les films d'horreur. (Je passe sur le fait que deux tiers des jeux de mes enfants commencent par "On dirait que nos parents sont morts...")

La décla "Attache-moi"

- Quel est le meilleur moyen d'avoir une petite amie ?
- Lui dire d'être ma copine sinon elle ne reverra jamais ses parents.

La décla "Freddy les griffes de la nuit"

Je me réveille et découvre le visage de mon enfant quasiment collé au mien. Il me dit :
- Je veux te retirer toute ta peau.

La décla "Les Revenants"

- Papa, tu te souviens quand on était mort?

La décla "Passion du Christ"

A 3 ans, j'ai demandé à mon père de faire des croix pour la mort de petits chatons. Il l'a fait et je lui ai dit : 
- Ce n'est pas trop petit ?
- Non, pourquoi ?
- Mais comment on va faire pour les clouer dessus ?
- (Après un long silence) On ne va pas les clouer dessus.

La décla "Monstres et Compagnie"

- Retourne dormir, il n'y a personne sous ton lit.
- C'est normal, il est derrière toi.

La décla "Psychose"

- Maman, quand tu seras morte, je veux te mettre dans un grand pot en verre comme ça je pourrais te garder avec moi et te voir pour toujours.
Sa grande sœur : C'est stupide, tu ne trouveras jamais un pot assez grand.

Si la liste (interminable) de Reddit manque un peu de comédie, on peut compter sur ce que les enfants écrivent, en plus de ce qu'ils disent. Comme ce petit garçon qui, après un bon gâteau fait par son papa, lui laisse un mot gentil :

pnjAmnW

[Traduction à la demande de plusieurs lecteurs. Le garçon voulait écrire "Tu es le meilleur cuisinier de la Terre", il manque un "o" et son père est désormais "la plus belle bite" de la Terre. Soyons positif, ce n'est pas mal non plus.]

J'attends vos meilleurs scénarios de films d'horreur dans les commentaires. Vous avez déjà flippé en écoutant vos enfants ?

Merci à Julien pour les infos.

© FLICKR / BELGIAN CHOCOLATE

La première journée du printemps

Cette journée, j'y pense depuis le milieu de la semaine, dès que je me suis aperçue qu'on allait prendre 9 degrés en 24 heures. Grande nouvelle : le printemps arrivait vraiment et on avait tous rencard avec le soleil dimanche. Dès vendredi, j'ai commencé à répertorier les multiples activités qu'on allait pouvoir faire à l'extérieur. Dans les transports en commun, j'étais au bord du vertige en imaginant cette foule obnubilée par le même objectif que moi : pique-niquer dimanche.

Dès l'ouverture des magasins, samedi, je suis donc allée chercher le nouveau vélo de mon fils. Il a pédalé dans la galerie commerciale au son du piano mécanique en slalomant entre les clients, on a joué au chat et à la souris avec les vigiles, j'ai bu un café latte en terrasse en le regardant rouler sur l'esplanade. Tout cela avait un avant-goût du bonheur. Si le samedi était aussi cool, le dimanche allait déchirer.

© Emma Defaud

© Emma Defaud

C'était sans compter sur le génie destructeur de mes enfants.

C'est vrai, j'avais un peu abusée des sorties et de l'alcool, ragaillardie que j'étais à l'idée de mettre fin à huit mois de gris et de pluie. J'ai cru que j'étais jeune et qu'il fallait profiter de chaque instant. Or, je suis maman et je dois consacrer chaque parcelle de temps libre à amasser des minutes de sommeil en vue des moments critiques.

Samedi au moment de la sieste, mon fils a haché menu mon sommeil en me tenant au courant de son existence à chaque fois que je sombrais. Dimanche, il a poussé un hurlement de terreur vers 6h45 car sa veilleuse s'était éteinte. Il a été privé d'argent de poche et de tablette, moi, j'étais privée de sommeil. Dans mon lit, j'ai réfléchi à la prolifération des enfants qui réduisaient leurs géniteurs en esclavage. Puis, j'ai préparé le pique-nique et on est parti tôt dans un parc pour notre belle journée au soleil. Mon fils a tapé sur un caillou avec un bâton en s'ennuyant. J'ai tenu deux heures les yeux mi-clos. Avant de rentrer à la maison et de comater le reste de la journée. Les Parisiens auxquels on a cédé notre place de parking à 14 heures à Boulogne ont dû croire que Dieu existait étant donné la folie furieuse de la journée. Alors que le pouvoir de nuisance d'un seul enfant suffit.