Vous vous demandez qui sont ces étranges petits êtres jaunes? La réponse en vidéo à la fin du billet.

En remettre une couche

Clamer que je ne veux pas de troisième enfant, reconnaître que je vis dans un foutoir absolu, raconter que je suis devenue une serial-killeuse de plantes vertes... Fastoche. Tout cela, c'est peanuts. Aujourd'hui, j'ai décidé d'écrire sur une vraie honte. Le truc qui ronge la mauvaise mère de culpabilité. Qui laisse penser à la mère parfaite que je suis négligente, pire, que mon enfant a un problème.

J'ai mis des couches à mon fils la nuit jusqu'à ses 5 ans et demi.

Ce n'est pas faute d'avoir essayé plusieurs techniques, mais au bout de trois nuits maximum, il faisait pipi au lit. Au bout de trois pipis au lit, le papa et moi formions un magnifique couple de zombies. On a ressorti les couches, bu notre honte et on s'est dit qu'on attendrait les prochaines vacances. Aux vacances, on s'est dit qu'il fallait tous qu'on récupère en faisant de bonnes nuits. A la rentrée, on s'est dit qu'on ne pouvait pas s'autoriser des réveils nocturnes en plus des nuits de maladie, des cauchemars de la petite et des insomnies de stress de boulot.

Parfois, Ulysse ne voulait plus. Il râlait en disant qu'il était grand, que les autres dans sa classe ne mettaient plus de couche. J'avais le cœur serré. On se fâchait, on répondait que sa couche était encore trop souvent mouillée le matin. On a fait quelques tentatives qui ont viré à l'échec. Finalement, c'était presque pire d'essayer.

Puis, en début d'année, ses couches sont restées sèches plusieurs semaines d'affilée. On a arrêté. Quelques mois plus tard, la petite est devenue propre le jour à son tour. Puis la nuit sans aucune difficulté.

Wahou, on entrait dans une nouvelle ère. C'est ce que j'ai dit à ma chef, qui a un bébé. "Tu t'imagines, le bonheur d'une vie sans couche ?"

D'où je viens, on appelle ça "avoir la gueule cabri". Par exemple, c'est un peu comme si j'avais dit en mars: "C'est génial d'avoir un printemps si ensoleillé." Après on a eu un temps de merde jusqu'en... jusqu'à maintenant en fait. Ben voila. La semaine d'après, Ulysse a fait deux fois pipi au lit et Dalva s'y est mise aussi.

Les couches sont restées rangées, mais je me suis rendue à l'évidence : un nouveau chapitre plein de pipi s'est ouvert dans ma vie. Ça me changera du vomi.

La même semaine, une jeune collègue nullipare s'enthousiasmait pour un papa qui parlait français et anglais à son petit. Quand elle m'a demandé ce que j'en pensais, j'ai répondu qu'en termes de progrès, pour le moment je me contenterai volontiers du fait qu'ils cessent de faire pipi au lit.

Et l'Oscar de la meilleure actrice revient à...

Une sieste loupée, une journée un peu longue et les petits nous brisent les ovaires à partir de 18 heures. Quand je vois cette vidéo, je me dis que c'est ce qui est arrivé à cette petite fille qui par ailleurs mérite l'Oscar de la meilleure actrice, loin, loin devant Meryl Streep. Bref, cette assiette est définitivement trop lourde.