Troisième type

Ce week-end, on a regardé E. T. pour la première fois. Il faut me comprendre : il pleuvait, le papa s'est déchiré un muscle et faisait la moule dans le canapé, et j'étais prête à faire un holocauste de Barbapapa et de Panthère rose réunis pour cause d'overdose. Alors, j'ai craqué, je me suis dit que, tant qu'à subir la télé, j'allais la mater et choisir le programme moi-même. Mon fils à l'âge d'Elliott, ma fille celui de Drew Barrymore et la même frimousse toute blonde, ça allait rouler.

En fait non. Le premier quart d'heure, j'ai dû les obliger à rester sur le canapé tant ils flippaient. Après il a fallu déminer chaque scène pour éviter la crise et accepter que mon fils passe tout le film dissimulé derrière un coussin.

Puis il y a la mort de E.T. J'ai 35 ans, j'ai vu E.T. au moins trois fois mais, à chaque fois qu'E.T. meurt, je pleure toutes les larmes de mon corps, je n'y peux rien, c'est comme ça. Alors quand j'ai voulu les prévenir, un gros sanglot qui est resté coincé dans ma gorge. Finalement, on l'a regardé en accéléré, histoire d'être tranquille.

Je me suis bien dit que je bousillais un des films de mon enfance. Mais c'est toujours mieux que de bousiller leur enfance à eux en leur offrant le spectacle de leur mère qui pleure comme une fontaine pour un extraterrestre "vraiment pas beau", dixit mon fils, qui meurt pendant à peine un petit quart d'heure.

Mon conseil à toutes les mamans en quête de porno

Je ne vais pas me lancer dans une énième critique destinée à cracher sur la sortie de l'automne : 50 nuances de Grey, le méga-best-seller qui est vendu depuis hier en français. Cet article remplit ce rôle avec beaucoup de talent.

Et si certaines savourent ce roman, tant mieux. Tous ceux qui les pointent du doigts me fatiguent un peu. Ce n'est pas ma came mais, dans un autre genre, je peux adorer des séries comme West Wing ou The Wire et scotcher quand même devant trois épisodes de Mentalist. C'est comme ça, on doit avoir plusieurs couches dans notre cerveau.

Non, ce qui m'insupporte, c'est cette étiquette de mommy porn, porno pour maman, qu'on lui a attribuée. L'idée : les mères n'ont plus envie de baiser. Avec le papa, on se connaît depuis des années, les gosses nous fatiguent et entre une séance de shopping et une partie de jambes en l'air, il n'y a pas plus de cinq secondes d'hésitation. Mais enfin, grâce au pavé d'E.L. James, notre corps aurait retrouvé le chemin de sensations depuis longtemps oubliées. En témoigne ce sketch hilarant du Saturday Night Live.

Triste portrait de la mère de famille, qui mouille en cachette à l'idée qu'un éphèbe donne des ordres à une nymphette en quête de domination.

Je dois avoir de la chance, mes enfant sont grandi, je suis moins naze, et j'ai encore l'impression de vivre avec leur papa depuis pas si longtemps que ça. Mais le jour où je ne partagerai mon lit avec lui que pour dormir, mon aphrodisiaque a peu de chance de s'appeler Cinquante nuances de Grey. Parce qu'il faut attendre le 113e page pour la première scène un peu chaude. Et entre temps, lire les inepties d'une auteure capable d'écrire que son héroïne lève les yeux pendant que son reflet dans le miroir la fixe.

Non franchement, tant qu'à faire, lisez Emmanuelle. Ça ne peut pas être un hasard que Sylvia Kristel meurt le lendemain de la sortie de 50 nuances de Grey. Vous ne finirez jamais le roman. Mais vous aurez fait plein de choses entre temps.

 

Le médicament du baby-sitter

Crédit : followtheseinstructions / flickr

Mon fils - J'avais mal, mais le baby-sitter m'a donné un médicament magique et ça va mieux.
Le papa - Ah bon ?!
Le baby-sitter - Euuh oui. Water and sugar.
Le papa - Ah oui !
Mon fils - Tu connaissais ?
Le papa - Oui, oui, water and sugar, c'est assez connu. C'est le nom anglais. En français, on dit un placebo. Ça marche assez souvent.
Mon fils qui s'éloigne dans le couloir - Ouoteur ènchougueur, ouoteur ènchougueur...