Troisième type

Ce week-end, on a regardé E. T. pour la première fois. Il faut me comprendre : il pleuvait, le papa s'est déchiré un muscle et faisait la moule dans le canapé, et j'étais prête à faire un holocauste de Barbapapa et de Panthère rose réunis pour cause d'overdose. Alors, j'ai craqué, je me suis dit que, tant qu'à subir la télé, j'allais la mater et choisir le programme moi-même. Mon fils à l'âge d'Elliott, ma fille celui de Drew Barrymore et la même frimousse toute blonde, ça allait rouler.

En fait non. Le premier quart d'heure, j'ai dû les obliger à rester sur le canapé tant ils flippaient. Après il a fallu déminer chaque scène pour éviter la crise et accepter que mon fils passe tout le film dissimulé derrière un coussin.

Puis il y a la mort de E.T. J'ai 35 ans, j'ai vu E.T. au moins trois fois mais, à chaque fois qu'E.T. meurt, je pleure toutes les larmes de mon corps, je n'y peux rien, c'est comme ça. Alors quand j'ai voulu les prévenir, un gros sanglot qui est resté coincé dans ma gorge. Finalement, on l'a regardé en accéléré, histoire d'être tranquille.

Je me suis bien dit que je bousillais un des films de mon enfance. Mais c'est toujours mieux que de bousiller leur enfance à eux en leur offrant le spectacle de leur mère qui pleure comme une fontaine pour un extraterrestre "vraiment pas beau", dixit mon fils, qui meurt pendant à peine un petit quart d'heure.