Attention, maman sur le dancefloor (avec Michelle Obama)

Le show en lui-même est déjà une réussite : vendredi 22 février, un comique américain grimé en mère de famille a mimé à l'antenne l'évolution de la danse chez les mamans. Pendant qu'il se trémousse, le nom du style s'inscrit à l'écran.

Ajoutez à cela une belle cause nationale : celle de la first Lady américaine qui, avec sa campagne "Let's move", incite les Américains à faire de l'exercice physique. Quoi de mieux que de cibler les mères pour en être le relais ?

Et pour finir, invitez la méga-star sur le sujet : Michelle Obama herself.

Je dois avouer qu'au début, j'ai un peu grincé des dents. La première imitation est tout de même le "Faire les courses, aller à l'épicerie". Ok, merci, Michelle, tu fais avancer la cause de femmes en général, et des mères en particulier. Mais rapidement, j'ai surtout était conquise par la dose d'autodérision de Michelle Obama quand elle fait la "claqueuse de doigts réjouie", la "Oh mon Dieu, j'adore cette chanson" ou la "Mais où est ton père, qu'il rapplique". Impossible de ne pas retrouver un peu de notre grandeur ou notre misère sur les dancefloors quand ils reproduisent le "Pulp Fiction", le "Dougie" et autres figures imposées.

Touchée, Michelle. Il ne me reste plus qu'à réviser mon Single Lady (juste les mains) avec ma petite fille et en fin d'année, j'assure le spectacle.

FLICKR / MARIO SPANN

Lasagnes de cheval : comment devenir deux fois mauvaise mère

Je nous voyais comme un couple solide. C'était pour moi un partenaire inestimable. Il m'a sortie d'affaire plus d'une fois : quand je flanche, je sais qu'il est là.

Lui, c'est Picard. Parce qu'il n'y a rien de plus culpabilisant que le coup de fil de la babysitter à 19h qui demande ce que les enfants mangent quand on n'a rien préparé. En dehors de la soupe et des tartines (un à deux repas par semaine), d'une quiche faite maison (une fois par semaine), il (nous) reste encore trois repas à démerder. Quand je suis vraiment on fire le week-end, je prépare des lasagnes (maison) en avance ou un autre plat. Et le reste du temps, monsieur Picard est là. La barquette de hachis parmentier réchauffée en 3 minutes 30 et partagée en deux, c'est lui. La barquette de pâtes au fromage, c'est lui aussi.

J'étais presque jalouse, étant donné que mes enfants préfèrent sa gastronomie à ma cuisine, mais il est d'une aide si précieuse que j'ai composé avec. Grâce à lui, mes enfants mangeaient et ils aimaient plutôt ça. Et moi, j'avais la satisfaction de ne pas être une si mauvaise mère.

Jusqu'à ce que j'apprenne qu'ils mangeaient un peu de la merde. Je ne dis pas ça pour les chevaux, je ne voudrais pas les vexer. Mais bon, on commence par un jarret, on apprend qu'il y avait aussi le sabot et les antibio, on se demande nécessairement quelle sera la prochaine étape.

Je sais que ce n'est pas directement la faute de Picard. Qu'il a été aidé par plein de filous. Mais à la fin, c'est toujours de ma faute à moi. C'était déjà ma faute si mes enfants mangeaient des plats préparés, ça signifiait juste que je n'étais pas capable de les nourrir moi-même. Mais désormais, en prime, je dois culpabiliser de leur donner des saletés, alors qu'il n'y a pas si longtemps, on appelait ça des "bons petits plats". Ils ont peut-être perdu l'étiquette "cheval" entre la Roumanie et la France, mais moi, j'ai été étiquetée "mauvaise mère" deux fois.

 

 

FRANK PERRY / AFP

Nantes : "le tarif de base pour un papa"

Vous ne savez sans doute pas qui sont Nicolas Moreno et Serge Charnay mais, comme moi, vous avez peut-être prêté l'oreille, ce week-end, à l'histoire de ces deux papas qui ont squatté des grues géantes à Nantes pour crier leur amour à leurs enfants et revendiquer le droit à une meilleure garde-partagée. "Le tarif de base pour un papa, c'est un week-end sur deux. En réalité, c'est quatre jours sur trente. Eh bien voilàil vous reste un dixième de la résidence du droit de visite et d'hébergement de vos enfants", raconte Nicolas Moreno. Sentiment d'injustice de la justice.

Au-delà de leurs cas particuliers (qui sont discutables, vous l'avez sans doute lu), je trouve cette phrase très fortes. Je pense à tous ces papas qui doivent prouver qu'ils sont capables d'accorder autant de temps à leurs enfants que les mamans. La justice évolue moins vite que la société, mais elle doit l'aider à changer. Evidemment, c'est "l'intérêt supérieur de l'enfant" qui doit primer. Mais même si la place du père est de plus en plus reconnue au moment des séparations, beaucoup de tribunaux sont encore loin de les traiter à égalité avec la mère.

Ce n'est pas en accordant plus de temps de garde à la femme qu'on l'aide à devenir autre chose qu'une maman. Et c'est difficile d'inciter les hommes à s'investir quand les décisions de justice montrent qu'on les soupçonne encore fortement d'incompétence parentale. Un papa blogueur disait cette semaine lors d'une rencontre que les femmes trouveront leur place au travail quand les hommes auront trouvé la leur à la maison. Il demandait que nos regards les aident. Si on commençait par leur donner le droit d'être des pères imparfaits ?

Mise à jour du 18 février

"Les femmes qui nous gouvernent se foutent toujours de la gueule des papas" ; "Ces bonnes femmes"... J'ai arrêté de relever aujourd'hui tous les propos méprisants et sexistes qu'a tenus Serge Charnay. Mais je me sens obligée de répéter qu'il ne faut pas confondre l'aigreur et le machisme de certains et le combat juste de beaucoup de pères pour être davantage impliqués.