Apparemment, c'est une mode dans le monde du cinéma. Ou un moyen tout trouvé de se faire remarquer à n'importe quel prix : faites un film puis lâchez une connerie sexiste ou misogyne pour lancer la promo. A défaut de faire venir les critiques à la projo, ça fera toujours un peu de buzz sur le web. C'est un-e attaché-e de presse qui a trouvé ça?
Ainsi après le fantasme de prostitution d'Ozon et le romantisme gâché par la contraception de Polanski, voilà Mocky qui s'y met : au détour d'un flot hétéroclite de sorties péremptoires sur les comptes en suisse des politiques, Depardieu et Aznavour, le cinéma indépendant et le viagra, il annonce au cours de la plus brillante des émissions radiophoniques diffusée l'après-midi que la Ministre de la Culture est "une charmante femme"... Et qu'on "se le ferait bien".
Dites, les gars, c'est quand que vous recommencez à faire du cinéma? Parce que jouer les guignols dans les médias en prenant les femmes pour cible de vos interprétations psychanalytiques à la petite semaine, de vos cours de sociologie à la truelle ou tout simplement de vos blagues grasses dignes d'un gros dragueur de rue, ça va bien 5 minutes.
Mais en attendant ils sont où les chefs d'oeuvre qui, dans l'esprit commun, justifient qu'on tolère une totale liiiiiiiibertééééééé d'expression de nos artistes, y compris quand ils sont prêts à dire des bêtises plus grosses que leur ego pour essayer d'exister?
Ah pardon, j'avais pas compris que Le dossier Toroto, caricature de série B sur le fantasme du zizi le plus gros,13 French Street, fascinant vaudeville post-guerre du Golfe (avec indispensable belle-mère empêcheuse de baiser en rond) ou Touristes Oh yes, redoutable comédie vendue comme "caustique" sur le thème hautement novateur du vacancier étranger aux prises avec les moeurs provinciales françaises, entre autres remarquables réalisations de Jean-Pierre Mocky au cours de la dernière décennie, étaient autant de productions de génie qui accordent d'office à leur auteur le sacro-saint statut d'artiiiiiiiiste et toute la liberté de dire n'importe quoi sur n'importe quel sujet sans limite qui va avec.
Désolée, mais ça ne prend pas. Je doute que, même buzz sexiste à l'appui, on se précipite pour aller voir le polar bistrotier Le renard jaune ou la comédie A votre bon coeur mesdames (forcément inspiré de Sacha Guitry, qu'est-ce qu'on se poile!). Même si l'attaché-e de presse se félicitera peut-être que je les ai magnanimement cités dans un billet.