Une étude publiée récemment indique que les personnes en surpoids (indice de masse corporelle situé entre 25 et 30) ou souffrant d’une obésité modérée (IMC de 30 à 35) ont un risque de mortalité plus bas que les personnes ayant une corpulence « normale » (IMC compris entre 18,5 et 25). Ainsi, contrairement aux recommandations médicales diffusées depuis plus de 30 ans, si vous voulez vivre plus longtemps, soyez donc en surpoids !
Imaginez, une part généreuse de moelleux au chocolat, accompagnée de trois belles boules de glace à la vanille fondante aux éclats d’amandes enrobée de caramel, le tout recouvert d’une épaisse couche de chantilly artisanale … Ce fantasme alimentaire prend d’un coup une connotation bien moins culpabilisante, même si cette étude ne garantit pas que le surpoids en lui-même soit la cause d’une vie plus longue. Il y a en effet au moins deux hypothèses pour expliquer cette baisse de mortalité : l’excès de tissus adipeux et la prise de traitements médicaux liés au surpoids.
Nous voilà donc débarrassés du stress de manger lié aux recommandations sanitaires. Mais il reste encore à lutter contre les injonctions esthétiques de nos médias, beaucoup plus tenaces. Car dans un pays où ces médias insistent en permanence sur le culte de la minceur et le contrôle du poids, l’alimentation continuera à être associée lourdement à des réactions de stress. On sait aujourd’hui que de tels facteurs culturels et sociaux sont en lien avec les troubles du comportement alimentaire. Par exemple, le nombre de diagnostiques de boulimie est plus important dans les pays où les messages publicitaires les plus insistants concernent l’image de la femme. En France, ce trouble toucherait environ 3 à 4 % des personnes de sexe féminin, entre 15 et 35 ans, soit environ 400.000 personnes.
Pour conclure, cette étude apporte une maigre consolation à nos amis en surpoids ou à la frontière de l’obésité : ils pourront toujours se dire qu’ils vivront sûrement plus longtemps que la plupart des mannequins squelettiques.