Plus de 500 enfants migrants sont toujours séparés de leurs parents. Photo AFP / Russ R. Scott / CrowdSpark

Immigration : des centaines de familles toujours séparées

Alors que Donald Trump a signé en juin dernier un décret mettant fin à la séparation entre enfants et parents migrants, l'administration peine à réunir les familles. 

En théorie, l'administration américaine avait jusqu'au 26 juillet dernier pour réunir les familles de migrants séparés lors de leur entrée sur le territoire américain. Pourtant, un rapport de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), publié la semaine dernière, fait état d’une situation toujours alarmante.

En effet, deux mois après que le juge fédéral de la Californie, Dana Sabraw, ait ordonné à l'administration Trump de réunir les 2 500 enfants séparés de leurs familles par la politique de "tolerance zero" du président, près de 565 enfants sont encore détenus par les autorités américaines. Parmis ceux-ci, 24 seraient âgés de moins de 5 ans. Les parents de 366 mineurs auraient quant à eux été expulsés du pays, sans leurs enfants.

À cela s'ajoute un autre problème : près de 180 mineurs ne peuvent pas être rendus à leurs parents. Les autorités américaines considèrent que ces derniers constituent une menace pour l’enfant en raison de leur casier judiciaire ou parce que le lien familial n’a pas été clairement établi.

Toujours selon le rapport, plus d’une centaine de parents ne souhaitent pas être réunis avec leurs enfants. "Peut-être souhaitent-ils qu’ils obtiennent l’asile de leurs propres moyens", s'interrogeait la journaliste américaine Tyche Hendricks au micro de la radio publique NPR, le 18 août dernier.

Un processus compliqué

Le gouvernement a décidé confier la tâche de retrouver les familles des enfants détenus à l’ACLU. "C’est la manière la plus rapide de localiser les parents", a expliqué Scott Stewart du Département de la Justice.

Pourtant, l’ACLU explique connaître des difficultés à joindre les parents expulsés : la plupart des numéros qui leur ont été confiés par l’administration ne fonctionnent pas. Les autorités américaines auraient-elles fait preuve d’incompétence ? Oui si l’on en croit le Département de la Santé et des Services sociaux qui a dû avoir recours aux tests ADN pour réunir des familles.

Un problème auquel vient s’ajouter le fait que la plupart des familles expulsées ont fui leur pays touché par la pauvreté et la violence, notamment le Honduras et le Guatemala. Les avocats en immigration leur avaient alors recommandé de se cacher pour éviter toutes représailles. Le juge Dana Sabraw a par ailleurs réagi en déclarant que "pour chaque parent qu'on ne localisera pas, un enfant deviendra orphelin et c’est à 100% la responsabilité de l’administration Trump."

Des enfants traumatisés

Malgré le fait que la majorité des familles séparées se soient retrouvées, plusieurs experts s’inquiètent des abus et des séquelles psychologiques avec lesquels les enfants devront vivre.

Centres de détentions surpeuplés, camps de tentes à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique: le placement des enfants dans des centres de rétention, ainsi que leurs conditions de détention, ont en effet suscité de vives critiques.

"J’ai vu un grand nombre d’enfants massés ensemble dans de grands enclos", racontait Chris Van Hollen, un sénateur démocrate après une visite d’un centre au Texas. "J’ai déjà été dans des prisons fédérales, dans des prisons de comtés, ce lieu est appelé un refuge mais ces enfants sont incarcérés ici" témoignait Jacob Soboroff, un journaliste de MSNBC qui a pu se rendre dans un magasin reconverti en centre d’accueil.

De nombreux cas d’abus physiques et mentaux ont également été répertoriés. Fin juillet, une enfant guatémaltèque âgée de six ans a avoué avoir été plusieurs fois abusée sexuellement par un autre enfant dans un centre de détention en Arizona. Toujours en Arizona, un employé d’un centre d’accueil a reconnu être l’auteur d’agressions physiques et d’abus sexuel sur une enfant de quatorze ans. Enfin un autre employé d’un centre de rétention a récemment été inculpé de onze chefs d’accusation, notamment d’agressions sexuelles, sur huit adolescents entre 2016 et 2018.

"Les deux choses les plus difficiles à vivre pour un enfant, c’est le fait d’être séparé de ses parents ou de subir des agressions physiques ou sexuelles", explique le professeur en psychiatrie Luis Zayas à la chaîne ABC. "Si vous voulez causer des séquelles irréversibles à un enfant, exposez-le à l’un de ces traumatismes."

H.G

Carte verte: fin de la loterie, bonne ou mauvaise nouvelle ?

La semaine dernière, les résultats de la loterie de la carte verte sont tombés. Ils pourraient cependant être les derniers. Donald Trump veut mettre un terme à ce jeu de hasard qui, depuis 1995, a permis à un million de personnes d'obtenir la résidence permanente. Dans l'hexagone, les candidats hésitent entre inquiétude et espoir.

C'est une porte d'entrée vers le rêve américain. Chaque année, en octobre, les Etats-Unis organisent une loterie. Elle permet à 50 000 étrangers d'obtenir une carte verte, ou greencard, et donc la résidence permanente. Cette initiative a été lancée par le Congrès américain en 1995 afin de maintenir une diversité d'immigrants. Pour tenter sa chance, il suffit d'être né dans un pays éligible, d'avoir au moins de 18 ans, de posséder le baccalauréat ou de justifier d'une expérience professionnelle de deux ans.

En 2013, selon le gouvernement américain, les Français avaient 1,25 % de chance d'être sélectionnés. Si certains jouent inlassablement, cette année pourrait bien être la dernière. Depuis l'attentat de New-York, en octobre 2017, perpétré par un Ouzbek qui avait gagné à la loterie, Donald Trump réclame la fin de ce système. Sa suppression pourrait être soumise au vote, à la Chambre des représentants, dès le mois de juin.

Dans le Loiret, Elise Cantiran, 32 ans, ne cache pas son inquiétude. L'enseignante, qui rêve de travailler aux Etats-Unis, s'est rendue deux fois à l'université de Berkeley pour y faire des recherches. « J'aimerais que Trump ne supprime pas la loterie. C'est déjà assez compliqué... », raconte la jeune femme qui a tenté sa chance pour la première fois l'an dernier.

Amaury Suchon, 29 ans, est lui aussi professeur. « J'ai déjà passé cinq ans dans ce pays sous différents visas. Ils ne permettent pas de s'installer confortablement et par conséquent de se projeter à long terme », regrette-t-il. En attendant de pouvoir vivre aux Etats-Unis, le Français s'est établi à Toronto, au Canada. Depuis 2012, il joue à la loterie de la carte verte. Toutefois, son éventuelle suppression ne le préoccupe pas : « Ce serait dommage mais ça ne changerait pas ma vie. C'est comme au Loto... Vous ne pouvez pas compter dessus. »

Pour ceux qui sont tirés au sort, la partie est loin d'être gagnée. « Vous pouvez être sélectionné et ne jamais obtenir la carte verte. Il faut suivre la procédure en temps et en heure pour maximiser ses chances », indique Me Maud Poudat, avocate spécialisée en droit de l'immigration. « Certains sont éliminés car ils ne respectent pas les critères ou ont coché des informations fausses», confirme Me Vanessa Elmaleh. Le temps moyen d'obtention de la carte verte est généralement de six à douze mois après les résultats.

Quand mérite rime avec élite

La loterie reste un système unique, à la portée de tous : « Il y a plusieurs procédés pour obtenir une carte verte mais gagner à la loterie, c'est comme un court-circuit», explique Me Vanessa Elmaleh. Me Maud Poudat confirme : « Cette catégorie est beaucoup plus flexible .» Donald Trump, pourtant, envisage de la remplacer par une sélection au mérite. Les candidats seraient notés selon leur âge, leurs études, leur volonté d'investir ou encore leur maîtrise de l'anglais. « Les Français auraient peut-être plus de chance d'obtenir une carte de résident permanent au niveau de l'éducation moyenne et du niveau des diplômes, mais aussi de l'expérience professionnelle », analyse Me Maud Poudat.

Ce système n'a rien d'inédit. Le Canada a été le premier à instaurer un système à points. Pour être admissible à la résidence permanente, le candidat doit obtenir au minimum 67 points. Le pays accueille aussi les personnes travaillant dans des domaines nécessitant de la main-d'oeuvre. Là-bas, mérite ne rime pas avec élite. Car c'est bien là la crainte majeure chez les démocrates. Selon eux, ce projet de loi tournerait le dos à l'Histoire de l'Amérique, terre d'accueil d'immigrants.

C.L

La fin du rêve américain

Mardi dernier, le gouvernement Trump a annoncé la fin du programme Daca, mis en place par Obama en 2012. Cette mesure permettait à des milliers de mineurs arrivés illégalement avec leurs parents sur le territoire américain, de vivre aux Etats-Unis sans risque d'expulsion.

Cette décision de l'administration Trump de fermer le programme Daca (Consideration of Deferred Action for Childhood Arrivals) menace l'avenir de quelques 800 000 jeunes, appelés Dreamers. Pour les prochains 6 mois, aucune nouvelle demande d'immigration de mineurs ne sera examinée par les services d'immigrations américains. Les Dreamers, eux, ne connaitront pas leur sort avant le 5 mars 2018, délai accordé par Donald Trump.

"Pour tous ceux (DACA) qui sont inquiets au sujet de leur condition pour les 6 mois à venir, vous n'avez pas de soucis à vous faire - Pas d'actions" a tweeté le président américain jeudi.

"Nous ne pouvons accepter tous ceux qui aimeraient venir ici, c’est aussi simple que cela. Les Dreamers prennent les emplois des Américains », a déclaré mardi Jeff Sessions, le ministre de la Justice, lors d’une conférence de presse. "Notre plus grande priorité est de réformer le système d’immigration, qui doit améliorer les emplois, les salaires et la sécurité des travailleurs américains et leurs familles" a-t-il ajouté.

Des appels au secours

Des grandes entreprises, telles que Microsoft ou Facebook, se sont liguées pour la défense du programme. Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a publié un message sur le réseau social pour apporter son soutien aux Dreamers.

Mark Zuckerberg : "[...] Nous avons besoin d’un gouvernement qui protège les Dreamers. Aujourd’hui, je me joins aux leaders des entreprises de tout le pays pour appeler notre président à continuer d’appliquer le programme Daca."

De son côté, Barack Obama a également posté une tribune sur Facebook, dans laquelle il dénonce une "décision cruelle" contre la mesure qui a permis à des centaines de milliers de jeunes immigrés d'étudier et de travailler aux États-Unis.

Mercredi, le procureur général de l’État de Washington, Bob Ferguson, a annoncé dans une conférence de presse que 15 Etats américains – ainsi que la capitale fédérale de Washington –, porteront plainte contre Donald Trump. Il dénonce également une décision "cruelle et illégale". Parmi les États concernés, ceux du nord-est du pays (Connecticut, Massachussets et Pennsylvanie) mais aussi du sud (Virginie, Coroline du Nord) ou de l’ouest américain (Oregon, Hawaï). La Californie, qui compte le plus grand nombre de Dreamers, n’a pas porté plainte, mais son ministre de la Justice, Xavier Becerra, s’est dit « prêt à aller devant les tribunaux », pour les défendre.

La résistance s'organise 

Sur les réseaux sociaux, de nombreuses associations se sont mobilisées après l'annonce de la fermeture du programme. Des manifestations ont été organisées à la Maison-Blanche, mais aussi devant l'hôtel international de Donald Trump à Washington.

À Chicago, le maire, Rahm Emmanuel, a pour sa part refusé tout simplement d’appliquer la décision du président américain. Lors d’un discours devant les Dreamers, il a annoncé sa décision de faire de sa ville une zone "anti-Trump" : "Vous êtes les bienvenus dans la ville de Chicago, a-t-il déclaré. C’est votre maison et vous n’avez rien à craindre. Et je veux que vous le sachiez, et que vos familles le sachent. Soyez sûrs que je veux que vous veniez à l’école… et que vous poursuiviez vos rêves"

Emmanuelle Rouillon

Un pays divisé: 49% des Américains soutiennent Trump quant au décret anti-immigration

D'une simple signature, vendredi 27 janvier, le nouveau président-élu a temporairement interdit l'entrée sur le territoire américain à six pays (Iran, Irak, Soudan, Libye, Yémen et Somalie) pour 90 jours, mais il a également interdit l'entrée sur le territoire aux Syriens pour une date indéfinie.

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En l'espace de quelques heures, Trump a interdit l'accès au pays à plus de 218 millions de personnes. Cela a créé des perturbations dans les aéroports où des personnes se sont faites arrêtées à la douane.

Screen Shot 2017-01-31 at 10.01.07 PMTrès rapidement, la juge fédérale Ann Donnelly a interdit aux autorités d'expulser les ressortissants arrivés sur le territoire américain des sept pays concernés. Selon l'Huffington Post Américain, elles ont pu quitter les aéroports.

Barack Obama critique la décision de Trump

L'ancien président s'est exprimé pour la première fois depuis qu'il a quitté le Bureau ovale. C'est la première fois qu'Obama critique le nouveau président, cassant l'une des règles tacites qu'un ancien président ne devrait pas critiquer son successeur.

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Barack Obama a offert son soutien aux manifestants qui sont restés tout le weekend dans les aéroports à manifester et soutenir les réfugiés à travers le pays. Ceux qui protestent ressentent "exactement ce que l'on attend des Américains lorsque nos valeurs sont mises en enjeu." explique Kevin Lewis, le porte-parole de l'ancien président.

Screen Shot 2017-01-30 at 5.39.10 PMLorsqu'on compare les décisions de Barack Obama sur la politique étrangère et celle de Donald J. Trump, l'on comprend assez vite qu'Obama est en total désaccord avec Trump en ce qui concerne la discrimination des individus en fonction de leur religion.

Trump campe sur ça décision

Lundi 30 janvier, le nouveau président s'est défendu des attaques en justifiant son décret expliquant vouloir protéger les Américains. il a expliqué que les États-Unis allaient " continuer à être compatissants pour ceux qui vivent sous l'oppression" mais qu'il ferait cela en "protégeant nos propres citoyens and nos frontières". 

Cependant, selon un sondage Reuters/Ipsos, 49% des Américains sont d'accord avec le décret anti-immigration de Trump.

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Alors que le pays est divisé, les pays européens restent unis face au président Américain.

Mardi 31 janvier, Donald Tusk, le président du Conseil européen déclaré que l'administration Trump était "une menace" au même titre que la Russie, la Chine, l’islam radical, la guerre et le terrorisme.

"Pour la première fois de notre histoire, dans un monde de plus en plus multipolaire, tant de gens deviennent ouvertement anti-européens ou au mieux eurosceptiques. En particulier, le changement à Washington met l’Union européenne dans une situation difficile. Semblant remettre en question les 70 dernières années de la politique étrangère américaine.” s'est exprimé Donald Tusk.

Les pays européens qui ne sont pas concernés par cette interdiction d'accès du territoire Américain protestent à leur manière, faisant comprendre leur désaccord avec la politique de Donald J. Trump comme l'explique CNN, "Mettant à nu ce que beaucoup d'Européens pensent en privé et ouvrant la voie aux tensions entre les États-Unis et l'Union-Européenne."

Plus d'un million d'Anglais ont pour l'instant signé une pétition contre la visite de Donald J. Trump dans leur pays.

Au même moment, la France se positionne clairement contre les idées du président Américain et de son décret anti-immigration. Lors d'une visite à Téhéran, en Iran lundi 30 janvier, Jean Marc Ayrault a dénoncé une "situation inacceptable pour les personnes concernées"

Le ministre des affaires étrangères a également ajouté qu'il pense  "aux binationaux, franco-iraniens, irano-américains, qui sont meurtris par cette situation. C'est un choc pour eux, c'est vécu comme une blessure", lors d'une conférence à Riyad en Arabie Saoudite.

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Insistant sur le fait que la décision de Donald J. Trump est surprenante et brutale. Il a fini son discours en expliquant que la situation des réfugiés concernait tous les pays,

"L'accueil des réfugiés est un devoir de solidarité conforme à nos engagements internationaux. Et le terrorisme n'a pas de nationalité. Nous serons plus forts dans la lutte contre le terrorisme en respectant nos valeurs. Les États-Unis devraient rester fidèles à ces valeurs"

Le décret anti-immigration a alarmé le monde entier ce week-end

Le décret anti-immigration signé vendredi 27 janvier par le nouveau Président a fait réagir le pays et les citoyens du monde entier ce weekend. Visant, selon Donald J. Trump, à «maintenir les terroristes radicaux hors des Etats-Unis», la mesure interdit l’accès aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays (Yémen, Soudan, Irak, Iran, Syrie, Libye et Somalie) pendant 90 jours – à l’exception de la Syrie pour laquelle la période est indéfinie.

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Manifestants contre le décret anti-immigration de Donald Trump à Washington DC, dimanche 29 janvier. Getty.

Colère et manifestations

Dès l’application du décret vendredi soir, des voyageurs se sont retrouvés bloqués dans les aéroports américains. Sur les réseaux sociaux, les histoires de ces voyageurs pris au piège ont vite été partagées, l’opportunité pour des milliers d’internautes de s’indigner.

Dès samedi, des centaines de manifestants ont rejoint les aéroports pour faire entendre leur colère. Alors que les accusations d’inconstitutionnalité se sont rapidement multipliées, l’ACLU, l’association de défense des libertés civiles, a saisi samedi matin la juge fédérale de New York, Ann Donnelly.

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Manifestants à l'aéroport JFK de New York, samedi 28 janvier. Getty Images.  

La justice comme ultime recours

Cette dernière a jugé que les autorités n’avaient pas le droit d’expulser les individus originaires des pays en question, estimant que cela leur causerait un « tort irréparable ». Cette décision n’est cependant que temporaire – dans l’attente d’un jugement sur le fond du décret – et ne remet pas en cause le décret en lui-même. Néanmoins, elle s’applique à l’ensemble du pays et constitue une première victoire pour les opposants au décret et à la nouvelle administration.

Dans le même temps, nombreuses sont les personnalités, en particulier de la Sillicon Valley, à avoir pris position contre cette nouvelle décision du Président Trump, avec Mark Zuckerberg, président de Facebook, en tête de file. Les pressions internationales ne se sont pas fait attendre. La France a par exemple condamné la mesure et Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada, n'a pas hésité à réagir sur Twitter samedi 28 janvier:

« À ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi. La diversité fait notre force. »

 

Justin Trudeau twitte en réaction à la mesure prise par le Président Trump, samedi 28 janvier. Compte twitter de Justin Trudeau.

Donald Trump ne tremble pas

Des réactions massives qui n’ont pas fait peur au Président, qui ne recule pas. Donald Trump, accusé de faire le tri entre les religions en visant les musulmans – les réfugiés syriens étant interdits de territoire à l’exception des réfugiés chrétiens –, nie toute discrimination. Selon lui, il s’agit seulement de sécuriser les Etats-Unis en empêchant l’entrée de citoyens de pays considérés comme dangereux. Le nouveau Président a précisé dimanche 29 janvier que le pays, étant « une fière nation d’immigrants, (…) continuera de montrer de la compassion pour ceux qui fuient l’oppression tout en protégeant [ses] propres citoyens et [sa] frontière ».

« Peut-être que l’on doit étendre la mesure »

Le chef de cabinet de la Maison Blanche, Reince Priebus, interviewé le même jour sur CBS, a lui aussi défendu la mesure, en répondant à ceux qui critiquent un choix de pays surprenant.

« Ce n’est pas une interdiction visant les musulmans. Il s’agit seulement d’identifier les sept pays ayant été jugés par le Congrès et l’Administration Obama comme étant ceux dans lesquels le terrorisme dangereux sévit le plus. D’autres pays ont des problèmes similaires, peut-être que l’on doit étendre la mesure. Mais pour l’instant nous nous concentrons sur ces sept pays. »

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Reince Priebus, chef de cabinet de la Maison Blanche, lors de la Conference CPAC, 2014. Gage Skidmore. 

Priebus a cependant ajouté une précision majeure au texte. « Si vous êtes détenteurs d’une carte verte et que vous faites des allers-retours au Yémen, il est normal que l’on vous interroge d’avantage », a-t-il clarifié, sans parler d’expulsion. En d’autres mots, les détenteurs d’une carte verte originaires des pays en question pourraient tout de même entrer aux Etats-Unis.

 

Victoria David

 

 

[Feuilleton Trump] Des prises de décisions déjà controversées

Cela fait une semaine que Donald J. Trump est président, et contrairement à ce que l'opinion publique pensait: oui, il est réellement en train de mettre en place ses promesses de campagne.

Trump signe un nouveau décret presque toutes les heures, prenant des décisions ayant un effet immédiat sur le pays.

Un décret est ce que les Américains appellent "executive order". Il fait partie de l'article II de la Constitution Américaine donnant au président le pouvoir exécutif. Ce pourvoir est maintenant entre les mains Donald J. Trump, il peut donc prendre des décisions rapidement et sans avoir besoin d'être approuvé par le Congrès.

Par exemple, un 'executive order' peut être signé pour envoyer des soldats à la guerre puisque le président est également le commandant en chef des armées.

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Retrouvez notre récapitulatif des décisions les plus importantes que le nouveau Président-élu a prises cette semaine dans notre diverse série d'articles. Le Feuilleton Trump se trouve  directement sur le blog et Géopolis, ou vous pouvez également cliquer sur la page qui vous intéresse ici:

#1 La construction du mur entre les États-Unis et le Mexique

#2 Retour en arrière, le droit à l'avortement est en danger

#3 L'expulsion d'immigrants illégaux et la fin des villes sanctuaires.

#4 Les pipelines sont à nouveau d'actualité

#5 Réviser la réglementation des grandes industries

#6 Gèle des embauches et isolation du pays

Clémentine Boyer Duroselle