Donald Trump a nommé, vendredi dernier, John Kelly au poste de secrétaire général de la Maison-Blanche. L'ancien ministre à la Sécurité intérieure remplace Reince Priebus limogé quelques jours auparavant par le président. Dès sa prise de fonctions, John Kelly, ancien général dans la Marine de 67 ans, a montré sa volonté de mettre de l'ordre au sein de la Maison-Blanche.
Le feuilleton politique continue dans le Bureau Ovale. Dès sa prise de fonctions, le nouveau secrétaire général de Trump a démontré qu'il savait gérer la situation en obtenant le renvoi d'Anthony Scaramucci. Le sulfureux ex-nouveau directeur de la communication de la Maison-Blanche n'aura survécu que 10 jours au sein de l'administration de Trump.
Le renvoi de Scaramucci, première décision majeure de Kelly
Anthony Scaramucci avait choqué l'opinion publique jeudi dernier, avec la publication dans le New Yorker d'une retranscription de sa conversation avec un journaliste du magazine, Ryan Lizza, dans laquelle il n'hésitait pas à s'en prendre aux collaborateurs du président américain. Il a ainsi traité au passage Reince Priebus de "paranoïaque schizophrène" et insulté Steve Bannon (conseiller de Trump) dans un langage d'une rare vulgarité.
En obtenant le renvoi de Scaramucci comme première décision majeure, l'ancien général semble vouloir démontrer être le seul à pouvoir mettre de l'ordre à la Maison-Blanche. Selon l'analyse du New Yorker, John Kelly a su gagner la confiance du milliardaire républicain durant son bref mandat comme ministre de la Sécurité intérieure, en le persuadant par exemple d'utiliser des moyens technologiques de surveillance plutôt que de construire un mur à la frontière avec le Mexique.
"Nous venons de faire prêter serment au général Kelly. Il fera un travail spectaculaire, je n'ai aucun doute, en tant que secrétaire général", a déclaré le président à l'issue de la prestation de serment. "Ce qu'il a accompli en matière de sécurité intérieure a brisé les records, si vous regardez la frontière, si vous regardez les résultats extraordinaires que nous avons obtenus", a-t-il ajouté.
Une position précaire selon les analystes
Jusqu'à présent, John Kelly incarnait avant tout la politique migratoire renforcée, voulue par le président républicain. Il a travaillé sur de nombreux sujets emblématiques, comme la lutte contre les clandestins, le projet d'interdiction d'entrée aux Etats-Unis de ressortissants de six pays à majorité musulmane et l'engagement à construire un mur le long de la frontière avec le Mexique.
Plusieurs observateurs croient que toutefois que le nouveau secrétaire général n'est pas à l'abri d'un échec. "Kelly, un général à la retraite, n'a pas les compétences nécessaires pour cette position de pouvoir, qui est un poste politique et non pas une position de direction et de commandement", explique le journaliste Albert R. Hunt dans le Chicago Tribune.
Aliénor Vinçotte