Les équipes de France 2 rencontré en exclusivité Bob Woodward, dans sa maison de Georgetown.

France 2 a rencontré Bob Woodward, à l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage sur Donald Trump

À 75 ans, Bob Woodward est une légende du journalisme américain. C'est lui qui, avec son collègue Carl Bernstein, a fait tomber le président Richard Nixon en dévoilant le scandale du Watergate dans les pages du Washington Post. Demain sort en France son dernier ouvrage, consacré à Donald Trump. Les équipes de France 2 l'ont rencontré en exclusivité dans sa maison de Georgetown, un quartier huppé du nord-ouest de Washington.

Bob Woodward, un monument du journalisme d'investigation 

En 47 ans de carrière, Bob Woodward peut se targuer d'avoir travaillé sous neuf présidents américains. De Richard Nixon à Donald Trump, les rouages de la Maison-Blanche n'ont aucun secret pour lui. Arrivé au Washington Post en 1971, il en est aujourd'hui l'un des éditeurs associés. Dans le monde entier, le journaliste est un piliers du journalisme d'investigation. Sa couverture du scandale du Watergate, en duo avec son collègue Carl Bernstein, aura conduit à l'obtention d'un prix Pulitzer en 1973, et à la démission du président républicain Richard Nixon en aout 1974. Dans Les hommes du président (1976), un blockbuster oscarisé signé par le réaliser Alan J. Pakula, son personnage est interprété par Robert Redford.

Bob Woodward a écrit et co-écrit 19 livres ces 35 dernières années. Tous ont été des best-sellers aux États-Unis. En 2003, il remporte un deuxième prix Pulitzer, cette fois pour sa couverture des attaques terroristes du 11 septembre 2001. Sept autres pix prestigieux récompensants l'excellence en matière de journaliste d'investigation lui ont été décernés au cours de sa carrière. En 2004, Robert Gates, ancien directeur de la CIA et alors futur secrétaire de la Défense, déclarait qu'il aurait aimé recruté le journaliste : "Il possède une capacité extraordinaire à amener des personnes responsables à cracher le morceau. Son habileté à les faire parler de choses dont ils ne devraient pas parler est extraordinaire et même peut-être unique". 

Peur sur la Maison-Blanche 

Bob Woodward a beau connaître la Maison-Blanche comme sa poche, il nous explique ne l'avoir jamais vue au centre d'une telle crise politique. Peur est décrit comme l'un des portraits les plus intimes du président Trump jamais publié depuis son élection le 8 novembre 2016. En s'appuyant sur son lien direct avec le président, qu'il a rencontré à plusieurs reprises avant son élection, sur des centaines d'heures d'entretiens, des notes personnelles, des dossiers et de documents confidentiels, le journaliste livre 500 pages de témoignages recueillis chez de nombreux acteurs présents à l'intérieur de la Maison-Blanche. Tous, ou presque, décrivent un chaos permanent : son ancien avocat, John M. Dowd, son secrétaire à la défense, Jim Mattis, ou encore son chef de cabinet, John F.Kelly, qui décrit la Maison-Blanche « comme un zoo avec des cages sans barreaux ». 

Bob Woodward indique avoir essayé d'interroger Donald Trump dans le cadre de l'écriture de son ouvrage, mais ajoute que celui-ci ne l'a contacté qu'à la mi-août, alors que le manuscrit était déjà achevé. 

"Peur, Trump à la Maison-Blanche" sort demain en France

Forcément dans son livre, Bob Woodward met l'accent sur les débats explosifs entre Donald Trump et son administration. Un passage du livre décrit comment, à la veille d'un bombardement contre le régime syrien, accusé d'avoir employé des armes chimiques, le président s'emporte contre Bachar Al-Assad dans une conversation téléphonique avec Jim Mattis : " Tuons-le, putain ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute ", suggère-t-il. Dans un autre, alors que Trump se demande pourquoi les Etats-Unis dépensent autant d'argent pour maintenir des troupes sur la péninsule coréenne pour surveiller les missiles, le secrétaire à la Défense considère son comportement comme étant digne de celui "d'un élève de CM2 ou de sixième" .

"Lors d'un entretien avec Trump, peu avant son élection, j'ai cité Barack Obama qui disait : le vrai pouvoir c’est de ne pas avoir à utiliser la violence. Il m’a alors répondu que pour lui, le vrai pouvoir c’est la peur. C'est de cet échange que vient le titre du livre", Bob Woodward à France 2.

"Les attaques du 11 septembre 2001, la crise financière de 2008... C'est lors des grandes crises que les présidents son mis à l'épreuve. Que se passerait-il si on avait une vraie crise aujourd'hui ? Donald Trump n'a pas d'équipe, pas de stratégie et n'écoute personne", confie Bob Woodward à France 2. Peur dépeint une administration en proie au chaos, entretenue par un président qui ne comprend pas les mécanismes institutionnels essentiels au bon fonctionnement de son pays. 

Peur, Trump à la Maison Blanche, Éditions Seuil, sortie le 29 novembre 2018. 

Congédiée par la Maison-Blanche, Omarosa Manigault Newman règle ses comptes avec Donald Trump. Photo : Gage Skidmore

Cinq choses à savoir sur Omarosa Manigault, l’ancienne conseillère de Donald Trump qui inquiète la Maison-Blanche

Sorti il y a peu dans les librairies américaines, le livre Unhinged (Dérangé) fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause, son auteure, Omarosa Manigault Newman, ancienne conseillère de Donald Trump limogée en décembre dernier, y prend sa revanche en dressant un portrait peu reluisant du président américain. Retour sur le parcours d’une femme passée de la téléréalité à la Maison-Blanche.

1L'apprentie

Les Américains connaissent d’abord Omarosa Manigault pour son apparition dans la première saison de l'émission de téléréalité animée par Donald Trump "The Apprentice". C’est là qu’elle y rencontre le président américain et tente d’obtenir un poste de cadre supérieur dans son entreprise. Elle ne remporte pas l’émission mais elle marque les esprits, les producteurs la faisant passer pour la grande méchante de l'émission. Elle participera plus tard à d’autres émissions dérivées de "The Apprentice" et aura même droit à son propre programme télévisé intitulé "Omarosa’s Ultimate Merger", dans lequel plusieurs prétendants tentent de séduire la candidate de téléréalité. Omarosa Manigault doit sa célébrité à ces nombreux shows, tous produits par Donald Trump.

2La démocrate

Omarosa Manigault n’a pas toujours adhéré aux idées du parti républicain, loin de là. Avant "The Apprentice", elle a brièvement travaillé dans l’administration Clinton pour le vice-président Al Gore dans les années 1990. En 2012, elle félicite Barack Obama pour sa réélection sur son compte Instagram. Elle appelle même, en 2014, à voter pour Hillary Clinton pour la prochaine élection présidentielle. Elle finit par retourner sa veste en rejoignant l’équipe de campagne de Donald Trump.

Je suis prête pour Hillary. Et vous ? - OMAROSA

 3 La conseillère de Donald Trump

Après son investiture par le parti républicain, Donald Trump charge Omarosa Manigault des relations avec la communauté afro-américaine. Elle défend alors bec et ongles le milliardaire : "Tous ceux qui critiquent, tous les détracteurs, devront se prosterner devant Donald Trump."

Tout juste élu président des États-Unis, Donald Trump fait de nouveau appel à elle. Omarosa Manigault occupe alors le poste d’assistante auprès du président et directrice de la communication auprès du bureau des relations publiques de la Maison-Blanche. Elle est l’une des rares personnalités noires occupant un poste élevé au sein de l’administration Trump.

4La nouvelle opposante

En décembre 2017, le départ d’Omarosa Manigault est annoncé. Elle affirme alors souhaiter consacrer son temps à d’autres projets. En réalité, la conseillère du président est limogée par John Kelly. Un renvoi qu’elle a enregistré à l’insu du chef de cabinet du président. Un échange bref qui n'explique pas les raisons de ce départ.

À l’instar de Michael Wolff, l’ancienne conseillère compte bien relater son expérience à la Maison-Blanche. Elle explique que le président aurait envisagé de prêter serment sur son livre The Art of the deal le jour de son investiture. Un portrait peu flatteur de Donald Trump qui multiplierait également les insultes à l’égard de son équipe mais aussi de sa famille. Des dizaines de petites piques visant l’administration pour laquelle elle a travaillé pendant près d’une année. Omarosa Manigault explique avoir refusé un contrat de 15 000 dollars par mois à sa sortie de la Maison-Blanche, accusant l’équipe Trump de vouloir acheter son silence. L’équipe de campagne de Donald Trump menace aujourd’hui de la poursuivre pour violation de clause de confidentialité.

5L’ex-collaboratrice devenue gênante pour le président

Mais le plus inquiétant pour Donald Trump, c’est l’existence d’un éventuel enregistrement sonore réalisé par Omarosa Manigault. Selon ses dires, plusieurs collaboratrices auraient confié avoir entendu le président prononcer le mot "nègre", une insulte raciste taboue aux États-Unis.

Ironie du sort, Donald Trump tweetait il y a cinq ans sur la malice d’Omarosa Manigault.

"Omarosa promet toujours beaucoup de drama, et elle tient toujours parole" Donald J. Trump

H.G

Zoom sur Guantánamo, le centre de détention le plus controversé et sécurisé au monde

Donald Trump a évoqué hier, la possibilité d'envoyer l'auteur de l'attentat perpétré à New York dans la prison de Guantánamo, située sur une base navale à Cuba. Cet établissement carcéral est l'un des mieux sécurisés de la planète, mais également sujet à de vives polémiques.

Ce centre de détention se trouve sur la base militaire de la baie de Guantánamo, dans le sud-est de Cuba. Il est loué depuis 1903 par le gouvernement américain au gouvernement cubain pour 4000 dollars par mois (3430 euros), selon l'AFP. Un loyer que les Cubains refuseraient de percevoir.

En réponse aux attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush lance une "guerre contre le terrorisme". Dès lors, les États-Unis enferment à Guantánamo les détenus qualifiés de "combattants illégaux", soupçonnés d'être une menace envers la nation en raison de leur affiliation à la mouvance islamiste. Quelques 750 prisonniers originaires de 42 pays y sont enfermés à partir de janvier 2002, et ce, pour une durée illimitée. Actuellement, ils ne serraient plus que 41, considérés comme trop dangereux pour être relâchés. Les autres ont été transférés vers des prisons à l'étranger, ou bien libérés au fil des années.

Un lieu hors de tout cadre juridique

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L'intérieur d'une cellule à Guantanamo. © ICI Radio-Canada/Frédéric Arnould

L'emplacement de cette base militaire américaine sur le territoire cubain permet au gouvernement américain de ne pas soumettre les prisonniers à son système judiciaire fédéral, prenant appui sur l'extra-territorialté du lieu. Aucun droit défendu par la Constitution des États-Unis n'y est donc garanti.

Toutefois, cette prison hors de tout cadre juridique a été vivement critiquée par l'opinion publique internationale, défendant les droits de l'homme. Amnesty International affirment que les conditions de détention y seraient dégradantes et les prisonniers seraient victimes d'actes de torture physiques et psychologiques.

Une fermeture envisagée 

Manifestation à Washington contre les conditions de détention de Guantanamo.

Dès son élection en 2008, l'ancien président Barack Obama confirme sa volonté de fermer le camp de Guantánamo. Une promesse qu'il n'a pas pu tenir sous ses deux mandats. Cette fermeture engendrait des problèmes juridiques, car le Congrès bloque le transfert des détenus extra-judiciaires vers le système judiciaire fédéral américain.

Les Républicains, eux, sont en grande partie opposés à la fermeture de la prison, craignant surtout que les anciens détenus ne reviennent gonfler les rangs des organisations terroristes. Donald Trump a d'ailleurs évoqué la possibilité d'envoyer à Guantánamo Sayfullo Saipov, un Ouzbek de 29 ans arrivé aux États-Unis en 2010 et auteur de l'attentat meurtrier de New York le 31 octobre dernier. "Absolument, c’est quelque chose que j’examinerai", a répondu le locataire de la Maison-Blanche, interrogé par un journaliste. Il a également réclamé hier sur son compte Twitter que le terroriste se voit infligé la peine de mort. Celle-ci est autorisée par 31 États américains, même si tous ne l'appliquent pas.

Yelen Bonhomme-Allard

"Maintenant, il arrive que je sois verbalement harcelé dans la rue. Trump a révélé la parole islamophobe"

Hier matin, quelques heures avant son entrée en vigueur, un juge fédéral d'Hawaï a bloqué la troisième mouture du décret anti-immigration de Donald Trump. Plusieurs centaines de manifestants, pour beaucoup originaires des huit pays concernés par le décret, ont manifesté hier toute la journée au coeur de la capitale américaine, à deux pas de la Maison-Blanche.

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Dans le parc Lafayette, adjacent à la Maison-Blanche, résonnent les battements d'un tambour, accompagnés par des cris en arabe et en anglais. Pancartes à la main, des centaines de manifestants, composés majoritairement d'hommes, hurlent leur colère à l'encontre du président américain et de son décret anti-immigration. "Pas de haine, pas de crainte, les réfugiés sont les bienvenus" scandent en coeur les militants. Les drapeaux de la Syrie, du Yémen et du Tchad flottent dans les airs aux côtés de la bannière étoilée des États-Unis.

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Hassan Shibly est né à Damas, la capitale syrienne, en 1987. Il s'est installé à Buffalo, dans l'État de New York avec ses parents, à l'âge de 4 ans. Sa ville d'origine, il l'a découverte en rendant visite à sa famille à plusieurs reprises. "Mes parents auraient pu choisir n'importe quel pays pour nous assurer une meilleure vie. Mais ils sont venus aux États-Unis car c'est un pays libre, explique le trentenaire. Ce décret anti-immigration va à l'encontre de tout ce que je crois en tant que père, citoyen américain, avocat et immigrant syrien". 

Depuis 2011, Hassan réside à Tampa en Floride, où il exerce le métier d'avocat. Depuis l'élection de Donald Trump, il a personnellement été victime de discrimination : "Maintenant, il arrive que je sois verbalement harcelé dans la rue, comme par exemple lorsque que je prie en public dans un parc. Trump a révélé la parole islamophobe, alors qu'avant, c'était honteux de tenir ouvertement de tels propos". Ce père de trois enfants en bas âge se félicite du barrage de la troisième version du décret, synonyme de victoire pour les milliers de Musulmans qui résident aux États-Unis."Il faut absolument que la justice continue de maîtriser Trump. Il est le président, oui, mais il n'a pas les pleins pouvoirs", clame-t-il.

Sensibiliser les jeunes générations

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La communauté musulmane s'est déplacée en nombre pour crier non au décret. Et elle peut compter sur de nombreux alliés. Car aujourd'hui, c'est la solidarité multiculturelle qui prime. Dans la foule, une petite voix fluette tranche avec celles des adultes. Il s'agit de Sawyer, 4 ans, accompagné de sa maman Nicole Wichert. Mère et fils profitent d'une journée libre, sans école ni travail, pour prendre part au mouvement.

Le sourire aux lèvres, le petit garçon aux cheveux bruns n'est pas peu fier de brandir sa pancarte verte, presque aussi grande que lui. "Je lui ai expliqué la situation avec des mots simples, que son coeur est assez gros pour aimer tout le monde, confie l'habitante de l'État de Virginie, beaucoup plus active au sein des manifestations depuis l'élection de Donald Trump. Je veux lui apprendre à prendre la parole contre les idées injustes. Nul ne peut interdire l'accès à certains individus à cause de leur religion. Ni Trump, ni personne".

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Une portée à l'international

Grâce aux réseaux sociaux, la protestation dépasse les frontières de Washington, et même celles de l'Amérique du Nord. Le téléphone portable à la main, de nombreux manifestants enregistrent en direct l'événement, aussitôt retransmis sur Facebook. Shamsan, lui, est connecté via Skype avec son ami Adboul qui habite en Égypte.

Originaire de la ville d'Ibb, au Yémen, Shamsan vit aux États-Unis depuis 20 ans, mais ne possède pas encore la citoyenneté américaine. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis plusieurs années, et cette durée pourrait bien s'allonger si le décret du président américain venait à être promulgué. "Je veux que mon ami soit témoin de ce qui se passe ici. Je veux qu'il sache qu'on ne se laisse pas faire et qu'on va faire bouger les choses, soutient fermement le Yéménite. Ma voix est celle de tous ceux qui vivent à l'étranger. On se bat aussi pour eux".

Yelen Bonhomme-Allard 

De gauche à droite : Michelle Obama, Laura Bush, Hillary Clinton, Barbara Bush, et Rosalynn Carter, le 25 avril 2013 à Dallas (Texas). © Lawrence Jackson

Le statut institutionnalisé de la Première dame aux États-Unis

En France, Emmanuel Macron souhaite accorder un statut légal à sa femme Brigitte Macron. Quelle est la place de la Première dame aux États-Unis ? 

À l'origine, le terme "First Lady" (Première dame en français) concernait uniquement la femme du président des États-Unis, qui assumait un rôle protocolaire aux côtés de son conjoint. Bien qu'il ne soit pas inscrit dans la Constitution, ce statut est plus institutionnalisé qu'en France. Au pays de l'Oncle Sam, dans une société où les valeurs chrétiennes sont très importantes, l'image de la famille traditionnelle prime. Ainsi, lors des apparitions publiques du président, les Américains apprécient qu'il soit entouré de sa femme et de leurs enfants.

Depuis la loi du 2 novembre 1978, entrée en vigueur sous la présidence de Jimmy Carter, l'épouse du chef d'État ne perçoit pas de salaire. Cette dernière est avant tout l'hôtesse de la Maison-Blanche. Un bureau lui est mis à disposition afin de recevoir son équipe de conseillers. Elle possède également un compte Twitter, sous le pseudonyme FLOTUS "First Lady of the United States".

Lorsque son mari accède au pouvoir, la First Lady a l'obligation de cesser ses activités professionnelles afin de se consacrer à des actions caritatives ou humanitaires.

Retour sur l'engagement des quatre dernières First Ladies américaines 

Melania Trump, l'effacée

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Avant d'épouser Donald Trump le 22 janvier 2005, Melania Trump était mannequin pour plusieurs grandes maisons de haute couture. Depuis 2006, elle consacre la totalité de son temps à l'éducation de leur fils, Barron. Interrogée par le New York Times, pendant la campagne électorale de son mari, sur son rôle en tant que potentielle First Lady, elle avait déclaré vouloir s'engager contre la cybercriminalité. Mais depuis son entrée à la Maison-Blanche, il y a 7 mois, Melania se fait très discrète.

Son statut de Première dame est en quelque sorte substitué par sa belle-fille Ivanka Trump. Cette dernière apparaît régulièrement aux côtés de son père lors d'événements officiels, tels que les visites du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et de la Chancelière allemande, Angela Merkel. 

Michelle Obama, la militante

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Michelle Obama, quant à elle, a été l'une des First Ladies les plus impliquées dans l'Histoire de la Maison-Blanche par son engagement au sein de la vie politique et de la société américaine. Diplômée de la faculté de droit d'Harvard, spécialité marketing et propriété intellectuelle, l'ancienne First Lady a lutté contre l'obésité infantile et s'est battue en faveur de l'éducation durant les deux mandats du président sortant, Barack Obama. En tant que Première dame, elle avait créé la campagne Let's Move dans le but de promouvoir, chez les jeunes, la nécessité d'une alimentation équilibrée accompagnée d'une pratique sportive. 

Laura Bush, la féministe

U.S. first lady Laura Bush pauses before a speech at the World Economic Forum on Saturday, May 21, 2005, in Southern Shuneh, Jordan. (AP Photo/Evan Vucci)

Laura Bush, femme de George W. Bush et belle-fille de Georges H. W. Bush (président des Etats-Unis de 1989 à 1993), a été la Première dame du pays de 2001 à 2009. Cette ancienne institutrice avait à coeur de promouvoir le droit des femmes en Afghanistan ainsi que l'accès à l'éducation pour les enfants défavorisés. En hommage à sa mère, qui a survécu à un cancer, elle soutenait la lutte contre les maladies cardiaques chez les femmes. En mai 2005, elle a également effectué un voyage au Moyen-Orient en tant qu'ambassadrice de la paix.

Hillary Clinton, la politique

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Lors de son premier mandat entre 1992 et 1996, Bill Clinton avait confié à sa femme Hillary la mission de réfléchir sur le système de santé américain. Cette tentative s'était cependant soldée par un échec en 1994, lui enlevant toute crédibilité. Une partie de la population américaine pensait que la First Lady s'impliquait trop dans la politique de son mari. Par la suite, elle a continué de défendre son projet d'amélioration du système de santé américain par le biais de campagnes de vaccinations obligatoires pour les enfants. En 2016, elle a été candidate à l'élection présidentielle américaine pour le Parti des Démocrates. Si elle avait été élue, son mari, Bill Clinton, serait alors devenu le premier First Gentleman de la Maison-Blanche. 

Yelen BONHOMME-ALLARD

 

Plus d'un demi-siècle après sa mort, John Kennedy est encore présent dans les mémoires

Cette semaine nous vous emmenons sur les traces de John Fitzgerald Kennedy, devenu une icône source de glamour et d'intrigue. Il est le deuxième président le plus apprécié de l'histoire des États-Unis, derrière Abraham Lincoln.

John Fitzgerald Kennedy, également connu par ses initiales JFK, est né le 29 mai 1917 à Brookline (Massachusetts) et a été assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas (Texas). Il est le second d'une famille de neuf enfants. Entré en fonction à la Maison-Blanche le 20 janvier 1961 à l'âge de 43 ans, il est le 35e président des États-Unis mais aussi le plus jeune président élu dans l'histoire du pays. Après seulement trois ans à la tête du pouvoir, JFK a été tué par balles, en service, sous les yeux de sa femme.

Marié à Jacqueline Bouvier le 12 septembre 1953, JFK deviendra le père d'une fille Caroline en 1957 et d'un garçon John en 1960. Deux autres enfants, Arabella mort-née (1956) ainsi que Patrick naît prématurément et mort deux jours plus tard (1963) reposent au cimetière National d'Arlington, dans la balnlieue de Washington D.C, auprès du couple.

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John Fitzgerald Kennedy a marqué l'histoire du pays par sa gestion de la crise des missiles de Cuba, son autorisation du débarquement de la baie des Cochons, son engagement dans le cadre de la course à l'espace, son opposition à la construction du mur de Berlin et enfin sa politique d'égalité entre les personnes blanches et celles de couleurs. Il aurait eu 100 ans en mai 2017.

Reportage de Jacques Cardoze, Régis Massini, Louise Dewast et Arielle Monange

John Kelly, celui qui va (peut-être) remettre de l'ordre à la Maison-Blanche

Donald Trump a nommé, vendredi dernier, John Kelly au poste de secrétaire général de la Maison-Blanche. L'ancien ministre à la Sécurité intérieure remplace Reince Priebus limogé quelques jours auparavant par le président. Dès sa prise de fonctions, John Kelly, ancien général dans la Marine de 67 ans, a montré sa volonté de mettre de l'ordre au sein de la Maison-Blanche. 

Le feuilleton politique continue dans le Bureau Ovale. Dès sa prise de fonctions, le nouveau secrétaire général de Trump a démontré qu'il savait gérer la situation en obtenant le renvoi d'Anthony Scaramucci. Le sulfureux ex-nouveau directeur de la communication de la Maison-Blanche n'aura survécu que 10 jours au sein de l'administration de Trump.

Le renvoi de Scaramucci, première décision majeure de Kelly

Anthony Scaramucci avait choqué l'opinion publique jeudi dernier, avec la publication dans le New Yorker d'une retranscription de sa conversation avec un journaliste du magazine, Ryan Lizza, dans laquelle il n'hésitait pas à s'en prendre aux collaborateurs du président américain. Il a ainsi traité au passage Reince Priebus de "paranoïaque schizophrène" et insulté Steve Bannon (conseiller de Trump) dans un langage d'une rare vulgarité.

En obtenant le renvoi de Scaramucci comme première décision majeure, l'ancien général semble vouloir démontrer être le seul à pouvoir mettre de l'ordre à la Maison-Blanche. Selon l'analyse du New Yorker, John Kelly a su gagner la confiance du milliardaire républicain durant son bref mandat comme ministre de la Sécurité intérieure, en le persuadant par exemple d'utiliser des moyens technologiques de surveillance plutôt que de construire un mur à la frontière avec le Mexique.

"Nous venons de faire prêter serment au général Kelly. Il fera un travail spectaculaire, je n'ai aucun doute, en tant que secrétaire général", a déclaré le président à l'issue de la prestation de serment. "Ce qu'il a accompli en matière de sécurité intérieure a brisé les records, si vous regardez la frontière, si vous regardez les résultats extraordinaires que nous avons obtenus", a-t-il ajouté.

Une position précaire selon les analystes  

Jusqu'à présent, John Kelly incarnait avant tout la politique migratoire renforcée, voulue par le président républicain. Il a travaillé sur de nombreux sujets emblématiques, comme la lutte contre les clandestins, le projet d'interdiction d'entrée aux Etats-Unis de ressortissants de six pays à majorité musulmane et l'engagement à construire un mur le long de la frontière avec le Mexique.

Plusieurs observateurs croient que toutefois que le nouveau secrétaire général n'est pas à l'abri d'un échec. "Kelly, un général à la retraite, n'a pas les compétences nécessaires pour cette position de pouvoir, qui est un poste politique et non pas une position de direction et de commandement", explique le journaliste Albert R. Hunt dans le Chicago Tribune

Aliénor Vinçotte

John McCain, un électron libre au sein du parti des Républicains

Entré au Congrès américain en 1982, fils et petit-fils d'amiraux, John McCain, 80 ans, est devenu au fil des années un visage incontournable dans le paysage politique américain. En 2008, cet ancien pilote, prisonnier de guerre pendant 5 ans et demi au Vietnam, où il a été torturé, s'était même porté candidat à la Maison-Blanche face à Barack Obama. Ce sénateur de l'Arizona - aux 2,3 millions de followers sur Twitter - est décrit comme inclassable politiquement. Portrait.

"Nous ne sommes pas les subordonnés du Président. Nous sommes ses égaux." Le retour du sénateur républicain dans le monde politique, le visage marqué par une cicatrice au-dessus de l'arcade sourcillière due à une opération du cerveau, n'est pas passé inaperçu. Mardi 25 juillet, dans un discours prononcé devant le Sénat, John McCain a adressé un message sévère à ses collègues parlementaires, leur rappelant les textes fondateurs de la démocratie. Dénonçant l'attitude de certains sénateurs, pour lesquels "le fait de gagner" en politique est devenu plus important que l'esprit de coopération, il a invité les membres du Congrès à revenir au respect de chacun.

https://youtu.be/upVdr34TWZQ

Un républicain appartenant à l'aile gauche du parti

Contrairement aux membres de son propre camp, John McCain est plus modéré, soucieux d'entretenir de bonnes relations avec le parti inverse. Dans le camp des Démocrates, le sénateur républicain suscite le respect. "Il n'y a personne au Sénat comme John McCain", a confié à l'AFP, Chris Murphy, le sénateur démocrate du Connecticut.

"L'un des éléments-clés nécessaires pour bâtir la confiance avec mes collègues a été de tenir ma parole, déclarait le vieux sénateur à l'AFP en 2013. Dans la tradition de Ronald Reagan et Tip O'Neil (ancien président démocrate de la Chambre des représentants, ndlr), je suis prêt à faire des compromis sans trahir mes principes". Ce républicain se présente ainsi comme un "conservateur reaganien", à l'image de cette icône de la droite qui avait su conquérir une partie d'indépendants.

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Pilote de la Marine pendant 22 ans, ce républicain est devenu sénateur par accident. Il aurait dû être amiral, comme l'a été son père et son grand-père avant lui. Possédant son propre siège depuis plus de 30 ans, ce franc-tireur de la politique "a su se bâtir une réputation qui va bien au-delà des couloirs du Capitole", comme le souligne le site Quartz. Au Congrès, il a même été surnommé "la tornade blanche", en allusion à son habitude de défier la Maison-Blanche sur les sujets les plus sensibles. Comme la question de la torture ou celle du réchauffement climatique.

Bien que Républicain, il milite activement pour que les Etats-Unis prennent conscience de la nécessité de changer d'attitude à l'égard de l'environnement et limitent les émissions de gaz à effet de serre. Les années passées dans un camp de prisonnier au Vietnam lui ont appris les erreurs que les Américains ne devaient pas faire : "John McCain a écrit sur les tortures qu'il a subies dans les geôles vietnamiennes, ainsi que sur l'isolement et la dépression qu'il a vécus", rappelle Quartz. De cette expérience découle en 2005 un projet de loi bannissant tout recours à la torture.

L'anti-conformiste républicain (maverick, en anglais), aliéné par une partie de l'électorat conservateur

Pourtant, il n'a rien d'un gauchiste. John McCain s'est prononcé contre l'avortement et le mariage des couples homosexuels. Mais, pour beaucoup de ses amis conservateurs, il n'est Républicain que de nom seulement. Leur collègue n'est qu'un original à leurs yeux. Son indépendance d'esprit lui vaut des critiques sévères de la part des membres de son propre camp.

Les raisons ? Le sénateur avait soutenu un projet de légalisation des immigrés clandestins, un comble pour le Parti républicain. Il avait également voté deux fois contre les réductions fiscales offertes par l'ancien président George W. Bush, avant d'accepter de les titulariser. Un geste qui avait été peu apprécié chez les conservateurs "fiscaux". Et, sur les questions morales, les conservateurs lui en ont voulu d'avoir refusé d'amender la Constitution pour interdire les mariages homosexuels et d'avoir apporté son soutien à la recherche sur les cellules souches d'embryon.

Pendant la campagne républicaine de 2008, en course vers la Maison-Blanche, John McCain avait été déclaré vainqueur dans la moitié des Etats américains, dont New-York et la Californie. Une victoire qui n'avait pas fait l'unanimité chez les Républicains. Rush Limbaugh, animateur de radio connu pour ses positions conservatrices, très écouté par la frange la plus conservatrice de l'opinion, avait mis en garde les auditeurs : "S'il est choisi, il détruira le Parti républicain, ce sera la fin."

La bête noire de Donald Trump 

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John McCain et Donald Trump. © Politico.

Le blog FiveThirtyEight, hébergé par le New York Times, décrit John McCain "comme une épine dans le pied du locataire de la Maison-Blanche." De fait, le sénateur d'Arizona s'est distingué pendant la campagne électorale de 2016 par ses critiques contre Donald Trump. Notamment lors de la polémique sur les parents musulmans d'un soldat américain, tué en Irak en 2004. "Il est temps pour Donald Trump de donner l'exemple à notre pays et au Parti républicain. Bien que le parti l'ait nommé, cela ne lui donne pas le droit de diffamer les meilleurs d'entre nous", avait alors déclaré le sénateur républicain. Des critiques qui ont continué, même après l'accession du candidat républicain au poste de chef d'Etat. Le New York Times a même titré un de ses articles en février 2017, en le nommant "critique en chef de l'administration Trump".

Depuis l'élection du milliardaire comme président, John McCain joue le rôle de "secrétaire d'Etat de l'ombre", comme le qualifie Quartz. En siégeant à la commission des forces armées du Sénat, il a acquis une position qui lui a permis d'être au fait sur les questions de défense et de politique étrangère. Depuis l'arrivée de Donald Trump à la tête des Etats-Unis, les relations entre les Etats-Unis et ses principaux alliés se sont quelques peu dégradées. Le vieux sénateur fait figure de diplomate sur la scène internationale en tentant de limiter le plus possible les dégâts laissés par le nouveau président américain et son secrétaire d'Etat, Rex Tillerson.

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John McCain, sénateur républicain de l'Etat d'Arizona. © Politico

Un exemple. En février 2017, McCain a dû rassurer le premier ministre australien, malmené par Trump lors d'un entretien téléphonique officiel, l'assurant de la solidité de l'alliance américano-australienne. Une autre fois, alors que le président américain remettait en question l'OTAN, il avait "rassuré les partenaires européens sur les 'valeurs universelles' de l'alliance Atlantique".

"McCain ne se contente pas de diverger avec Trump sur les questions de politiques étrangères, il a aussi appelé à la création d'une commission spéciale du Congrès pour enquêter sur les liens entre Trump et la Russie et a exhorté les journalistes à poursuivre leurs investigations sur le sujet", souligne le blog FiveThirthyEight.

Décrit comme un iconoclaste ou homme aigri, il a même été récemment qualifié de "bourru" par le locataire de la Maison-Blanche. Mais John McCain semble s'en moquer. Les relations entre les deux hommes n'ont jamais été au bon point. En 2014 déjà, Trump avait lancé au sujet du sénateur : "C'est parce qu'il a été capturé que c'est un héros de guerre. Moi j'aime les gens qui n'ont pas été capturés."

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Capture d'écran d'une vidéo montrant John McCain au Sénat en train de voter "non" pour l'abrogation partielle de l'Obamacare, vendredi 28 juillet.

Vendredi 28 juillet, il a une fois de plus attiré l'attention sur sa personne et attiré les foudres de son propre camp. Il a en effet voté contre l'abrogation partielle de l'Obamacare, le fameux système de santé, portant ainsi un coup dur au président américain. En apportant sa voix aux côtés des Démocrates, il a montré une fois de plus son indépendance d'esprit et sa fidélité envers ses convictions.

 

Aliénor Vinçotte

Donald Trump coincé face au Congrès

Le président américain fait face depuis le week-end dernier à un dilemme : signer le texte promulguant les sanctions contre la Russie ou imposer son veto. Ce texte de loi l'embarrasse d'autant plus que son intention à son entrée à la Maison-Blanche était de lever une partie des sanctions, adoptées par l'administration d'Obama, sur la Russie. 

Pieds et mains liés. Mardi, la Chambre des représentants votera une loi sanctionnant la Russie, principalement pour sa présumée intervention dans la campagne présidentielle américaine, mais aussi pour l'annexion de la Crimée. Le 15 juin, le Sénat avait adopté dans une quasi-unanimité ce projet de loi, mais le texte était resté bloqué au Congrès où les négociations ont finalement abouti samedi dernier.

Du côté de la Maison-Blanche, ses membres font parvenir des déclarations contradictoires depuis ce week-end. "La Maison-Blanche indique qu'elle soutient la proposition de loi sur les sanctions contre la Russie", titrait lundi The Wall Street Journal. Pourtant, dimanche après-midi, sur Twitter, Donald Trump dénonçait, "l'hypocrite chasse aux sorcières russes", devenue selon lui un prétexte pour les Démocrates de justifier l'élection qu'ils ont perdue. Le locataire de la Maison-Blanche regrettait aussi que les élus républicains en fassent "très peu pour protéger leur président".

En réalité, le Wall Street Journal se faisait l'écho des déclarations de la nouvelle porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Huckabee Sanders. Dimanche, cette dernière avait indiqué sur la chaîne ABC : "Nous soutenons la législation actuelle, et nous continuerons à  travailler avec la Chambre et le Sénat pour imposer ces sanctions sévères contre la Russie, jusqu'à ce que la situation en Ukraine soit pleinement résolue".

Un veto sans conséquences 

De son côté, le nouveau directeur de communication de la Maison-Blanche, Anthony Scaramucci, invité sur la chaîne de télévision CNN, a fait preuve de prudence. Il n'a pas dit si Trump envisageait ou pas de signer la promulgation de cette loi. "Le président n'a pas encore pris la décision de signer la loi ou non", a-t-il notamment déclaré.

Ce texte de loi faisait l'objet de résistance à la Maison-Blanche car, comme le rappelle le New York Times, il empêcherait Donald Trump de lever les sanctions existantes contre Moscou imposées par Obama. Si le président américain imposait son veto, il pourrait être finalement soupçonné de sympathie à l'égard de son homologue russe. Indirectement, cette loi place Trump sous surveillance par le Congrès.

Mais même en cas de veto du président républicain, la Chambre des représentants pourrait le surmonter avec une majorité des deux tiers. Le sénateur démocrate Ben Cardin, invité sur Fox, est certain que la loi sera votée à une très large majorité. "S'il met son veto, nous surmonterons son veto", a-t-il assuré.

Une fois la loi adoptée au Congrès, le Sénat revotera, probablement avant les vacances de la mi-août. Une initiative qui laisse inquiète l'Europe, redoutant les "conséquences non désirées" de ces sanctions américaines, selon les mots d'un porte-parole de la Commission européenne.

Aliénor Vinçotte

Retour sur les six mois passés du controversé porte-parole de la Maison-Blanche

Le New York Times et l'agence Associated Press ont annoncé la démission du porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, ce matin. Son retrait est dû à la nomination par Donald Trump, du nouveau directeur de communication, Anthony Scaramucci, à laquelle il s'opposait. 

Clap de fin. Après seulement six mois au gouvernement, le très contesté porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, âgé de 45 ans, a décidé de tourner les talons. Depuis plusieurs semaines, ce dernier était sous le feu des critiques, victime de la sur-communication du président américain, accro aux tweets et interviews. Depuis, Spicer avait pris ses distances et apparaissait plus rarement aux points presse. Sa numéro deux, Sarah Huckabee Sanders, se chargeait quelque fois de le remplacer. Selon les rumeurs, Donald Trump estimait médiocre, la défense de son porte-parole, face aux journalistes sur l'affaire russe.

Un porte-parole "gaffeur" 

Sean Spicer s'était fait remarquer dès le début du mandat de Trump. Connu pour ses colères et ses approximations, il avait même fait l'objet d'un sketch, issu de l'émission populaire Saturday Night Lives, dans lequel l'actrice Mélissa McCarthy le parodiait

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L'actrice américaine, Melissa McCarthy, interprétant Sean Spicer dans l'émission "Saturday Night Lives"

Les points presse à la Maison-Blanche étaient devenus des spectacles à part entière. Lors de sa première déclaration officielle, le 22 janvier, il assurait qu'il n'y avait jamais eu autant de "monde pour suivre une cérémonie d'investiture. Point barre". Cette affirmation fausse - des photos prises lors de l'investiture de Barack Obama en 2009, montrent que la foule était bien plus importante - était devenue la première d'une longue série de l'ère des "faits alternatifs" (expression inventée par une conseillère de Donald Trump pour démontrer une théorie selon laquelle les médias traditionnels donneraient une version différente pour chaque évènement).

En une journée, le 30 janvier, il multipliait des déclarations laissant les journalistes éberlués. Sean Spicer a ainsi affirmé que la composition de l'équipe du Conseil national de sécurité était la même que celle qui travaillait sous Georges W.Bush. Et cela tout en brandissant deux feuilles prouvant le contraire. Donald Trump avait introduit dans le groupe son "stratégiste en chef", Stephen Bannon, un homme d'affaires américain. Georges W.Bush, lui, n'y avait admis que des ministres et des militaires, comme il est d'usage.

Sur le décret anti-immigration de Trump, le porte-parole de la Maison-Blanche avait répondu à un journaliste qu'il ne fallait pas "prendre en compte l'âge ou le sexe d'une personne pour évaluer sa dangerosité". Ainsi, retenir un enfant iranien de cinq ans pendant plusieurs heures à l'aéroport, est tout à fait justifié. Concernant l'attentat du 29 janvier contre une mosquée au Québec, il a déclaré : "c'était un terrible rappel de la nécessité de rester vigilant" aux frontières. Sauf que... le Canada a annoncé, quelques heures après, l'arrestation d'un étudiant sympathisant de l'extrême-droite, fan de la page Facebook de Donald Trump.

Pour les internautes, les déclarations de Spicer étaient l'occasion de s'adonner à des blagues détournées sur les réseaux sociaux, suivies du hashtag #SeanSpicerSays.

Ce retrait du porte-parole de la Maison-Blanche intervient à l'issue d'une semaine mouvementée pour le président républicain, mécontent de l'enquête menée par le procureur spécial, Robert Mueller, sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine.

Aliénor Vinçotte