Retour sur les six mois passés du controversé porte-parole de la Maison-Blanche

Le New York Times et l'agence Associated Press ont annoncé la démission du porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, ce matin. Son retrait est dû à la nomination par Donald Trump, du nouveau directeur de communication, Anthony Scaramucci, à laquelle il s'opposait. 

Clap de fin. Après seulement six mois au gouvernement, le très contesté porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, âgé de 45 ans, a décidé de tourner les talons. Depuis plusieurs semaines, ce dernier était sous le feu des critiques, victime de la sur-communication du président américain, accro aux tweets et interviews. Depuis, Spicer avait pris ses distances et apparaissait plus rarement aux points presse. Sa numéro deux, Sarah Huckabee Sanders, se chargeait quelque fois de le remplacer. Selon les rumeurs, Donald Trump estimait médiocre, la défense de son porte-parole, face aux journalistes sur l'affaire russe.

Un porte-parole "gaffeur" 

Sean Spicer s'était fait remarquer dès le début du mandat de Trump. Connu pour ses colères et ses approximations, il avait même fait l'objet d'un sketch, issu de l'émission populaire Saturday Night Lives, dans lequel l'actrice Mélissa McCarthy le parodiait

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L'actrice américaine, Melissa McCarthy, interprétant Sean Spicer dans l'émission "Saturday Night Lives"

Les points presse à la Maison-Blanche étaient devenus des spectacles à part entière. Lors de sa première déclaration officielle, le 22 janvier, il assurait qu'il n'y avait jamais eu autant de "monde pour suivre une cérémonie d'investiture. Point barre". Cette affirmation fausse - des photos prises lors de l'investiture de Barack Obama en 2009, montrent que la foule était bien plus importante - était devenue la première d'une longue série de l'ère des "faits alternatifs" (expression inventée par une conseillère de Donald Trump pour démontrer une théorie selon laquelle les médias traditionnels donneraient une version différente pour chaque évènement).

En une journée, le 30 janvier, il multipliait des déclarations laissant les journalistes éberlués. Sean Spicer a ainsi affirmé que la composition de l'équipe du Conseil national de sécurité était la même que celle qui travaillait sous Georges W.Bush. Et cela tout en brandissant deux feuilles prouvant le contraire. Donald Trump avait introduit dans le groupe son "stratégiste en chef", Stephen Bannon, un homme d'affaires américain. Georges W.Bush, lui, n'y avait admis que des ministres et des militaires, comme il est d'usage.

Sur le décret anti-immigration de Trump, le porte-parole de la Maison-Blanche avait répondu à un journaliste qu'il ne fallait pas "prendre en compte l'âge ou le sexe d'une personne pour évaluer sa dangerosité". Ainsi, retenir un enfant iranien de cinq ans pendant plusieurs heures à l'aéroport, est tout à fait justifié. Concernant l'attentat du 29 janvier contre une mosquée au Québec, il a déclaré : "c'était un terrible rappel de la nécessité de rester vigilant" aux frontières. Sauf que... le Canada a annoncé, quelques heures après, l'arrestation d'un étudiant sympathisant de l'extrême-droite, fan de la page Facebook de Donald Trump.

Pour les internautes, les déclarations de Spicer étaient l'occasion de s'adonner à des blagues détournées sur les réseaux sociaux, suivies du hashtag #SeanSpicerSays.

Ce retrait du porte-parole de la Maison-Blanche intervient à l'issue d'une semaine mouvementée pour le président républicain, mécontent de l'enquête menée par le procureur spécial, Robert Mueller, sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine.

Aliénor Vinçotte