Il n'y a aura donc qu'un seul milliardaire New-yorkais impliqué dans l'élection présidentielle de 2016. L'ancien maire de New York Michael Bloomberg a annoncé aujourd'hui qu'il ne souhaitait pas mener de campagne indépendante pour la Maison Blanche.
L'idée d'une candidat de Michael Bloomberg flottait depuis plusieurs semaines dans les cercles politiques américains. Pour la première fois, avec la perspective d'une course entre un Bernie Sanders et un Donald Trump, il aurait même été possible qu'un indépendant centriste obtienne le plus de voix lors d'une élection.
Pourquoi Bloomberg renonce
Dans la déclaration qu'il publie sur son propre site, Bloomberg avoue avoir sérieusement considéré l'idée. Citant Bill Clinton et Ronald Reagan, un démocrate et un républicain, il explique que l'Amérique a besoin de quelqu'un qui "obtienne des résultats plutôt que des réélections" pour "mettre fin à la guerre partisane de Washington et faire travailler le gouvernement pour le peuple américain."
Mais, éventuellement, même un milliardaire doit se soumettre aux impératifs de la loi électorale américaine. "Quand je regarde les données, il me paraît clair que je ne pourrai pas l'emporter" explique Bloomberg, "Je pourrai gagner un certain nombre d'états, mais pas assez pour atteindre 270 votes du collège électoral."
Surtout, Bloomberg semble craindre un effet spoiler sur l'élection. Dans une élection à un seul tour - comme l'élection américaine, même si elle est indirecte - l'effet spoiler correspondant à l'impact d'un troisième parti sur le parti dont il est le plus proche.
Un soutien tacite pour Hillary Clinton?
Dans ce cas précis, Bloomberg craint que sa candidature empêche tous les candidats d'atteindre la barre des 270 voix chez les grands électeurs. Et comme le Congrès - qui décide dans ce cas - est actuellement sous contrôle républicain: "Ma candidature pourrait mener à l'élection de Donald Trump ou Ted Cruz, un risque que je ne peux pas prendre la conscience claire."
C'est la raison pour laquelle la tribune de Bloomberg s'appelle: "Un risque que je ne prendrai pas". Si le milliardaire y explique ne soutenir aucun candidat, il réserve ses critiques aux deux leaders des primaires républicaines. "Je ne resterai pas silencieux face à l'extrémisme partisan" dit-il, en ne citant nommément que Ted Cruz et Donald Trump, notamment leurs politiques d'immigration.
D'un autre côté, Bloomberg reste silencieux sur les démocrates. Même Bernie Sanders - lui aussi très loin du centrisme de Bloomberg - n'est pas cité. Un soutien tacite?
#Bloomberg n'ira pas,dénonce #Trump/#Cruz tels des démagogues populistes.Endossera-t-il #HillaryClinton à l'automne?https://t.co/pSBcNSdheg
— Corentin Sellin (@CorentinSellin) 7 mars 2016