Elections 2016: Le parti républicain en mode panique

Comment l'arrêter?

C'est la question que tous les stratèges et candidats du parti républicain se posent aujourd'hui. Marco Rubio et Ted Cruz ont tous les deux été mis sur le grill par les médias américains aujourd'hui. Interrogés sur leur capacité à revenir derrière le leader, ils défendent des stratégies différentes.

Cruz veut y aller mano a mano. Le candidat ultraconservateur, qui a remporté la victoire dans son état du Texas (le plus peuplé en jeu lors du Super Tuesday) est convaincu qu'il est "le seul homme qui peut battre Donald Trump, et qui l'a déjà fait à plusieurs reprises" Un appel transparent à un retrait du reste des candidats. Dans la soirée, il a reçu un soutien qui illustre le désespoir des républicains. Son collègue du Sénat Lindsey Graham (qui le déteste), a déclaré: "Nous aurons peut-être à nous rallier derrière Ted Cruz" pour battre Hillary Clinton.

Marco Rubio, lui, a décidé d'incarner une autre tactique. En retard dans la course au délégués, il déclare que: "Le Super Tuesday n'a jamais été [sa] priorité". Il mise tout sur la Floride et espère refaire son retard lors des élections de la mi-mars, quand tous les délégués iront au vainqueur des scrutins.

Ce ne sera sans doute pas suffisant pour la majorité. Mais si aucun candidat n'a la majorité absolue, Rubio espère se jouer de tout le monde lors de la convention nationale grâce au soutien de l'establishment. Ca s'appelle une "brokered convention" (convention négociée) et on va beaucoup en entendre parler.

Dans notre dernier article, on explique gentiment pourquoi ces deux tactiques vont échouer.

Ben Carson se retire de la course (peut-être)

Vous savez quoi...Il va sans doute nous manquer. L'ancien neurochirurgien Ben Carson a déclaré dans un communiqué qu'il ne participerait pas au débat républicain de jeudi soir, car il "ne vois pas de chemin vers la victoire". L'euphémisme de cette campagne.

Ceci dit...Rien dans ce communiqué n'indique que Ben Carson ai suspendu sa campagne présidentielle. Il déclare même vouloir poursuivre son mouvement (sans préciser comment). Bientôt la deuxième saison du Ben Carson show? Trump publie son programme sur la santé Dès son discours de victoire après le Super Tuesday, on a senti un changement chez Donald Trump. Ton posé, déclarations mesurées, format de conférence de presse comme à la Maison Blanche*. On peut le dire, le Donald était passé en mode présidentiel.

Et il continue. Maintenant qu'il ne peut plus passer avec (juste des) mots en l'air, il a présenté son programme détaillé dans le domaine de la santé. Ce plan contient l'essentiel de la base républicaine (suppression d'Obamacare, extension des assurances privées, introduction de la concurrence au niveau national) avec une différence notable: Il a emprunté à Hillary Clinton (et John McCain) l'idée de libéraliser l'importation de médicaments pour augmenter la concurrence et faire diminuer les prix.

*: Même si on ne parle que de Chris Christie et son "cri silencieux":

Un ancien employé d'Hillary Clinton passe un deal avec le FBI

Selon le Washington Post, le Département de la Justice américain a passé un accord avec Bryan Pagliano, un ancien employé d'Hillary Clinton. Pagliano aurait aidé Hillary a mettre en place le "serveur privé" au centre de l'affaire des emails. Il aurait passé un accord avec le FBI, son témoignage en échange d'une immunité pénale.

C'est inquiétant pour Hillary Clinton, car lors d'une audition devant le Congrès, le même Bryan Pagliano avait préféré invoquer le cinquième amendement - qui permet de refuser de répondre à une question si la réponse vous incrimine.

Aucun indication à ce jour que des poursuites judiciaires seront engagées contre Hillary Clinton, mais ce nouveau volet de l'affaire des emails est une affaire à suivre.

Aller plus loin:

Il est facile d'imaginer une victoire facile pour Hillary Clinton face à Donald Trump. La candidate présomptive des démocrates domine d'ailleurs le magnat de l'immobilier dans tous les sondages nationaux. Mais les républicains aussi se sont dis que sa chute était inévitable, et regardez ou ça les a mené...

Il y a un chiffre des primaires dont on ne parle pas beaucoup: La participation. Pourtant, celle-ci a été absolument exceptionnelle chez les républicains, mais en énorme baisse chez les démocrates par rapport à l'époque de "l'Obamania". Si Clinton veut l'emporter, elle devra aussi réussir à déplacer les électeurs en plus grand nombre que ça.

 

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