Depuis le premier confinement de mars 2020, les salles de classes italiennes sont restées bien silencieuses pendant longtemps. Si l'enseignement avait pu reprendre en présentiel lors de la dernière rentrée scolaire, le confinement décidé à l'automne dernier a renvoyé les écoliers à la maison. Mais tous n'ont pas retrouvé leurs camarades via écrans interposés : la faute à une connexion Internet pas suffisamment stable pour suivre les cours, à un matériel manquant ou inadapté.
Depuis plusieurs mois, (trop) nombreux sont ceux à avoir décidé d'abandonner l'école. Les autorités italiennes estiment que plus de 40 000 lycéens ont décroché. En plus du côté technique, les élèves italiens évoquent aussi leur difficulté à s'organiser, ajoutée à une fatigue psychologique et à une motivation en berne, tout cela n'aide pas à renforcer l'assiduité des élèves face à cet enseignement 2.0.
Plusieurs actions ont été menées pour protester contre la poursuite du « Dad » (diddatica a distanza, « l'enseignement à distance », ndlr). Anita et Lisa, deux collégiennes de Turin, sont notamment à l'origine de ces revendications. Le mouvement s'est ensuite étendu à d'autres villes du pays, de Milan à Rome, entre sittings organisés sur les grandes places et la reproduction de salles de classes jusque devant les collèges et lycées. Reportage d'Alban Mikoczy et Laura Tositti, avec la collaboration de France 3 Alpes.
L'info en plus : Face à l'augmentation préoccupante du décrochage scolaire, les autorités ont décidé d'accélérer le retour dans les classes. Les enseignants sont désormais prioritaires pour la vaccination et le futur gouvernement italien a déjà émis l'idée de prolonger d'un mois l'année scolaire, jusqu'en juillet prochain. Une mesure qui reste encore à confirmer mais qui semble largement impopulaire, tant du côté des enseignants que des élèves, pour qui cette année scolaire a déjà trop duré.
Alexandre Le Naour