La montagne de trésors mafieux sur lesquels l'Italie trône est himalayenne. Depuis 1991, la Direction des enquêtes anti-mafia met chaque jour la main sur 3 millions d'euros de biens. Parfois, ce patrimoine revient à la communauté - une maison de parrains devient un centre pour handicapés ; une villa devient la Maison du Jazz...etc.
Le site Confiscati Bene 2.0 retrace le sort de tous les actifs que l'État a retirés aux patrons mafieux, des oeuvres d'art aux voitures de luxe, en passant par l'immobilier. Depuis 1996, date d'entrée en vigueur de la loi sur la réutilisation sociale des avoirs confisqués, 23 000 biens ont été enlevés à la pègre. De ce nombre, 14 000 ont été rendus à la communauté.
Les autres, cependant, peuvent rester inutilisés. Au lieu d'être réaffectés, les immeubles restent vides ou toujours occupés par les proches des patrons emprisonnés. À Rome, 70 habitations sont ainsi abandonnées ou occupées illégalement. Nous sommes avons suivi la piste des biens qui, à l'inverse, ont connu une nouvelle vie après leur confiscation. Reportage d'Alban Mikoczy, Florence Crimon, Claudia Billi et Valérie Parent.
Anne Donadini
L'info en + : En France, les biens mal acquis ne correspondent à aucune notion juridique. Ils sont donc souvent revendus aux enchères par la justice. L'année record fut celle de 2017, avec près de 7 millions d’euros, dont 66 ventes immobilières, revendus.