L’Italie coupe les ailes du Colibri

Crédit photo : Claudia Billi

Depuis le 30 juillet, l’association française Pilotes Volontaires est contrainte de maintenir son appareil, le Colibri, au sol. Avec plus de 80 missions à leur actif, les bénévoles de l’association effectuent un travail de repérage indispensable pour permettre le sauvetage rapide de migrants en mer. Selon l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), 859 personnes ont perdu la vie le long des trois itinéraires méditerranéens depuis le début de 2019.

Dans une interview, le président de l’association, José Benavente critique le motif avancé (un problème administratif) de cette interdiction de vol signée par les autorités italiennes. En effet, selon l’aviation civile italienne, l’avion aurait seulement le droit d’effectuer des vols de loisirs mais n’aurait pas l’autorisation pour les vols d’observation et de recherche. Pour J. Benavente, cette justification est incohérente car l’avion a déjà exécuté plus de 82 missions sans que jamais la nature du vol ne pose problème.

Le pilote affirme que cette décision au demeurant règlementaire serait en réalité politique. Le climat politique changeant en Italie pourrait donc avoir un impact favorable sur la situation.

Un reportage d'Alban Mikoczy, Olivier Martin, Philippe Evêque et Florence Crimon, diffusé dans le journal de 13h de France2

L’info en + : D’après l’ENAC, autorité italienne de l'aviation civile, le Colibri n’est pas conforme aux normes de sécurité nationales. De plus, il est en possession d’un permis de vol spécial qui ne permet pas d’effectuer des missions de reconnaissance en haute mer. Ils avancent également que l’appareil a fait l’objet de modifications dont il n’existe aucune traçabilité et que la sécurité des pilotes et passagers n’est donc pas assurée.

Sacha Hecq avec Alban Mikoczy