Les responsables politiques italiens s'indignent de la nouvelle politique migratoire allemande

Alors que le sommet Européen de la semaine dernière semblait entériner une entente sur les migrants, l'accord conclu en Allemagne lundi soir pour sauver la coalition du gouvernement d'Angela Merkel provoque une réaction en chaîne en Europe, notamment en Autriche et en Italie.

Lundi soir, Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur ont conclu un compromis sur les migrants pour éviter que le pays ne plonge dans une crise politique. La chancelière allemande a accepté de créer des "zones de transit" sur ses frontières où les autorités devront "identifier, repousser ou éventuellement retenir les migrants illégaux". Une proposition qui enterre définitivement l'ancienne politique migratoire de 2015, où Angela Merkel disait "Bienvenue en Allemagne" aux réfugiés syriens.

Conséquence : le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, a annoncé vouloir fermer à son tour ses propres frontières, notamment celle du Brenner avec l'Italie. "Une Europe sans frontières internes ne fonctionnera que si les frontières externes de l'Europe seront protégées" a-t-il déclaré mardi. Selon lui, hors de question d'accueillir les clandestins repoussés par Berlin.

Des propos qui ont fortement déplu aux principaux dirigeants italiens : "Si l'Autriche ferme la frontière du Brenner, ce serait contraire à l'esprit du Conseil Européen dans la gestion collective de la question migratoire" a souligné Enzo Moavero, le ministre des affaires étrangères. "Un phénomène d'une aussi grande ampleur comme celui des migrants ne peut être résolu par un seul pays" a martelé le président de la République Sergio Mattarella.

Le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini déclare : "Si l'Autriche rétablit le contrôle à la frontière du Brenner, nous n'en serons que ravis : on sera forcément gagnants puisque les migrants sont plus nombreux à vouloir revenir chez nous qu'à rester en Autriche".

Une telle mesure serait en tout cas contraire aux accords de Schengen, qui instaure la libre circulation des individus au sein des pays signataires.