Dissuader en montrant les muscles, c’est l’objectif des forces américaines déployées en Méditerranée depuis mi-avril. Sur le porte-avions USS Abraham Lincoln, 6000 hommes et femmes s’entraînent quotidiennement à d’éventuelles actions. « Nous travaillons intensément afin d’être prêts face à n’importe quelle mission qui viendrait à nous, de l’assistance humanitaire jusqu’à la gestion d’une crise », déclare l’amiral John F.G Wade.
Une force exceptionnelle. Le navire USS Abraham Lincoln fait partie des onze porte-avions géants de l’US Navy. Avec ses 333 mètres de long et ses 18 niveaux, il est deux fois plus grand que le Charles-de-Gaulle français. À son bord, 57 avions, prêts à décoller. « Nous pourrions envoyer tous nos engins en une heure. Mais pour des missions ordinaires, on en délègue entre dix et vingt », explique Putnam Browne, le commandant.
La présence américaine en Méditerranée n’est pas due au hasard. Dans un communiqué publié le lundi 6 mai, le secrétaire d’État à la sécurité nationale, John Bolton, évoque « un message clair et sans équivoque au régime iranien ». À bord du porte-avions, on refuse de réagir à la politique menée par le gouvernement américain. Mais l’équipage est « entraîné, prêt et positionné pour agir où on nous demandera de conduire des actions », affirme John F.G Wade.
« Une guerre psychologique ». Ce sont les mots du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien pour qualifier les actions américaines. Néanmoins, Téhéran ne croit pas que les États-Unis soient en capacité d’attaquer l’Iran, selon l’agence officielle ISNA. Reportage d’Alban Mikoczy, Florence Crimon et Valérie Parent.
Info en + : Le mercredi 8 mai, l’Iran annoncera une réduction de ses engagements pris au titre de l’accord international sur le nucléaire en 2015. Un an tout juste après que les États-Unis sont sortis unilatéralement de ce pacte.
Adélie Floch