L'Italie a fait face cette semaine à une déferlante de migrants en Sicile et en Calabre. Ils sont originaires d'Afrique subsaharienne, de Libye, de Syrie. Les équipes de France 2 ont suivi les évènements qui interrogent encore une fois la responsabilité de l'Europe dans la gestion de l'immigration clandestine qui transite par l'Italie.
- 14 avril : 150 migrants originaires d'Erythrée, du Mali et de Syrie débarquent en Calabre et en Sicile. Partis de Libye, ils affirment être les rescapés d'un naufrage qui aurait fait 400 morts. Depuis le début de l'année, 17 000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes. Chez les Italiens, la compassion pour les victimes cohabite avec le rejet, inspiré notamment par la ligue du nord et son jeune leader, Matteo Salvini.
- 16 avril : 15 immigrés à peine débarqués en Sicile ont été arrêtés par les carabiniers. Ils sont accusés d'"homicide multiples aggravés par la haine religieuse". Selon les témoignages de migrants, ils auraient jeté à la mer douze chrétiens qui voyageaient avec eux sur un bateau provenant de Libye. Les agresseurs présumés sont de confession musulmane et originaires de Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Mali.
- Nuit du 18 au 19 avril : un chalutier qui transportait près de 800 migrants a fait naufrage au large des côtes libyennes. Ils ne sont que 28 à avoir été secourus par un cargo portugais. Parmi les survivants, un Tunisien et un Syriens suspectés d'être respectivement le capitaine du bateau et un membre d'équipage ont été appréhendés par la police. Ils sont poursuivis pour homicide multiple.
Les migrants sont transférés vers le plus grand centre d'accueil d'Europe, situé à Mineo dans la province de Catane en Sicile. Les habitants accueillent froidement les annonces du Conseil européen sur la multiplication des opérations de secours.
Les migrants racontent leur périple vers l'Europe. Aboubakar, Ibrahim et Youssouf ont parcouru des milliers de kilomètres pour arriver sur les côtes libyennes. Ils viennent de Guinée, du Mali, du Nigéria. Ils ont fui la guerre et la misère. Ils nous racontent aussi leur traversée, la cruauté des passeurs.