Pompéi semblait mourir une seconde fois. Pétrifié depuis des années par la corruption et dans un état de délabrement accéléré, le site enseveli en l'an 79 connaît un nouveau départ cette année. Entre nouvelles découvertes et réouverture au public, Pompéi se défait de la décrépitude qui la rongeait il y a encore 5 ans. La surveillance baissait, le réseau d'égouts était inexistant, des fresques étaient volées, des murs entiers s'effondraient faute d'entretien - comme une "maison des gladiateurs" croulée en 2010 sous l'effet de pluies torrentielles.
En 2008, l'état d'urgence est déclaré. Bruxelles débloque 105 millions d'euros pour mettre fin au déclin de ce site antique classé à l'Unesco. Les soins intensifs ont fait mouche ; des fouilles ont été décidées pour la première fois depuis 70 ans. Récemment, le squelette d'un homme boiteux était retrouvé, mort en tentant de fuir l'éruption du Vésuve ; en décembre dernier, c'est un cheval presque intact, harnaché et prêt à partir, que l'on découvrait.
Dans le secteur nord, 5 mètres de cendres et de pierres ont été dégagés pour pouvoir découvrir fresques et ossements. Reportage d'Alban Mikoczy, Florence Crimon et Lorenza Pensa.
L'info en + : en octobre 2018, un graffiti d'une importance majeure était découvert à Pompéi. Il contredit la date de l'éruption du Vésuve, depuis toujours datée par les scientifiques en août 79. Tracée sur le mur d'une villa, l'inscription indique "XVI K NOV", soit le 17 octobre selon le calendrier romain. La suite d'une longue série de preuves qui semble confirmer que la catastrophe s'est tenue à l'automne 79...
Anne Donadini et Hélène Assekour