Matteo Salvini instaure une politique migratoire: moins de droit d'asile et plus de fonds pour le rapatriement

Depuis l'accord sur les migrants en Allemagne et sa réaction en chaine dans les autres pays, la question de la politique migratoire est au centre des débats européens. En Italie, cette question se pose d'autant plus en raison de sa position stratégique pour les migrants qui traversent la mer Méditerranée.

La crise migratoire a provoqué une hausse des demandes d'asile examinées en Italie; passées de 4525 à 5172 du mois de mai à juin. Le nombre de réfugiés du pays a lui aussi augmenté de 5% en 2016 et de 8.5% en 2017. Ce flux en hausse constante provoque de nouvelles problématiques et des divergences d'opinion au sein des gouvernements à échelle planétaire.

42 millions d'euros dédiés à l’accueil des migrants seront transférés à la rubrique rapatriement des migrants par Mattéo Salvini. Ce dernier a envoyé une note aux préfets ou il explique un changement de la politique migratoire. Cette modification en Italie aura des conséquences notables sur les pays d’accueil et de départ du flux migratoire. Le ministre de l'intérieur et dirigeant de la Ligue affirme que "les permis de séjour pour raisons humanitaires sont accordés trop facilement" et veut des mesures plus sévères, au plus vite.

La politique se veut plus stricte même avec les femmes enceintes, les enfants et les malades. Le gouvernement sera intransigeant avec les autres personnes en position irrégulière. Le but de Salvini est de réduire les abus de certains qui vont finalement nuire à l'image des réfugiés eux-mêmes. De plus, le temps d'évaluation des demandes d'asile sera réduit pour augmenter l'efficacité du processus et son baisser son cout. Le taux des demandes acceptées devra lui aussi baisser de 25%.

La nouvelle mesure est loin de faire l'unanimité au sein du pays. Le directeur du Conseil Italien pour les Réfugiés, Mario Morcone, observe qu’il est ‘’contreproductif pour l’Italie de réduire la protection humanitaire: il y aura plus d’irréguliers sans possibilité d’intégration. Et nous ne pourrons pas les rapatrier réellement car nous n’avons pas d’accords avec les pays de départ’’. Le Pape François a, lui aussi, directement réagi lors d'une messe aux migrants en dénonçant  "l'hypocrisie stérile de ceux qui ne veulent pas se salir les mains". Il a rajouté qu'il faut résister a la tentation très présente de fermer nos portes contre ceux qui ont le droit, comme nous, a la sécurité et à la dignité. En finissant sur une touche d'espoir le Pape affirme que la seule solution est de construire des ponts pour nous unir au lieu de se diviser.