Son moment de gloire pourrait rapidement virer au cauchemar. Giuseppe Conte, illustre inconnu de la vie politique italienne, pourrait voir sa candidature à la tête du pays menacée.
Les médias italiens ont enquêté sur son passé, et en particulier sur son brillant CV diffusé lundi : l'université de Yale, Duquesne et New York aux Etats-Unis, Cambridge en Angleterre ou encore La Sorbonne à Paris. Mais le parcours semble beaucoup moins fringuant dans la réalité.
Mardi en fin de matinée, un porte-parole de l'université de New York a révèlé que Giuseppe Conte n'etait "pas recensé dans les archives, ni comme étudiant, ni comme membre de la faculté". Il avait mentionné avoir suivi des approfondissements d'études juridiques.
Le mouvement 5 étoiles, qui a suggeré sa candidature à la tête du pays, a précisé que Giuseppe Conte n'avait pas réellement fréquenté de cours au sein de cette université. Cette révélation n'est que la première d'une longue série qui s'est poursuivie tout au long de la journée.
Un CV truffé d'erreurs et d'incohérences
En septembre 2001, Giuseppe Conte aurait effectué des travaux de recherche auprès de l'université de Cambridge. Mais Reuters souligne que l'école était fermée en raison des vacances estivales.
Même chose du côté de l'université de la Sorbonne à Paris. Un responsable administratif a affirmé à l'agence italienne de la presse qu'il n'avait pas exercé à l'été 2000.
D'autres incohérences sont soulignées. Il mentionne des études juridiques à l'institut Kultur Institut de Vienne... qui ne dispense que des cours de langues. Il prétend avoir donné des cours de droit à l'université de Malte, alors qu'il en a effectivement dispensé à celle de Times of Malta.
Cette polémique ravive le feuilleton sur la formation du gouvernement italien. Le président de la République Sergio Mattarella a décidé de se donner plusieurs jours de réflexion avant de valider ou non sa candidature. C'est son inexpérience et le faible contre-poids politique qu'il offrirait face à Matteo Salvini et Luigi Di Maio, présents dans le gouvernement proposé, qui le freinerait.
Les deux leaders ont réaffirmé leur soutien unanime à la candidature de Giuseppe Conte. Il est convoqué en fin d'après-midi par Sergio Mattarella au Quirinal, l'Elysée italien. En cas d'échec, le secrétaire de la Ligue ne souhaite pas que ce soit Luigi Di Maio qui le remplace. Pour lui, soit on trouve un autre nom, soit on retourne aux urnes.