Sans nouveau gouvernement depuis les élections du 4 mars dernier, Sergio Mattarella entame, ce lundi, une dernière consultation auprès des partis politiques. Sans accord, la politique italienne plongerait dans une nouvelle impasse.
L'heure des discussions touche à sa fin. Après 62 jours de tractations, les partis politiques italiens sont consultés ce lundi par la président de la République, Sergio Mattarella, pour choisir un gouvernement. Mais une nouvelle fois, les négociations pour y parvenir risquent d'échouer en dépit d'un rebondissement de dernière minute.
Propulsé premier parti d'Italie à l'issue des élections, le mouvement 5 Etoiles s'est vu obligé de dévoiler son dernier va-tout pour sortir de cette instabilité. A la télévision italienne, Luigi Di Maio à proposé à Matteo Salvini dimanche, le leader de la Ligue, de nommer un premier ministre en dehors de leurs deux partis respectifs. Juste avant le gong, le chef de file du mouvement 5 étoiles s'est donc retiré de la course au Palais Chigi. "La balle est désormais dans leur camp" a-t-il assené.
Une proposition qui n'a pas laissé insensible Matteo Salvini. Dans la soirée de dimanche, la coalition de la droite et de l'extrême droite a évoqué cette possibilité pendant plus de deux heures mais Silvio Berlusconi s'y est fermement opposé.
Ce lundi matin, elle s'est à nouveau réunie mais n'y a pas donné suite. Matteo Salvini a finalement annoncé vouloir gouverner au nom de la coalition et souhaite que Sergio Mattarella les aide à obtenir la majorité au Parlement.
Les partis poussent pour un retour aux urnes
La journée des tractations risque donc de se conclure de nouveau sans le moindre accord. Sergio Mattarella doit trancher en fin de soirée et les alternatives apparaissent tout aussi compliquées.
Le président de la République peut choisir un gouvernement temporaire dit "technique" dans les prochains jours. Il s'agit alors de nommer un personnalité neutre à la tête du gouvernement, comme en 2011 avec Mario Monti. Chargé de s'occuper des affaires courantes, il devra assurer l'intérim jusqu'à l'adoption du budget à la fin de l'année avant de retourner au vote.
Mais le dernier tour de table avec les forces politiques aujourd'hui rend plus ardue cette option. Luigi Di Maio s'est opposé à cette possibilité, tout comme Matteo Salvini. Leur véto pourrait empêcher d'obtenir le vote de confiance au Parlement pour le gouvernement technique.
Les vainqueurs du dernier scrutin poussent plutôt pour retourner aux urnes. Luigi Di Maio et Matteo Salvini auraient suggeré la date du dimanche 8 juillet à Sergio Mattarella. Mais les projections effectuées par les sondages n'anticipent pas un changement des rapports de force en cas de nouveau vote. Le temps passe, mais le statut-quo reste.