Le contrat de gouvernement dévoilé, une garantie d'avoir (enfin) un premier ministre pour l'Italie ?

Hier soir, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue ont dévoilé leur futur contrat de gouvernement. Mais avant de pouvoir proclamer l’exécutif, il reste des obstacles non négligeables à surmonter.

Elle était attendue, elle a bien eu lieu hier aux alentours de 19 heures. La publication du contrat de gouvernement annonce enfin une réelle avancée dans ce feuilleton transalpin, long de plus de 74 jours déjà.

Dans un document de 39 pages détaillé en 29 points, les équipes respectives de deux leaders ont dévoilé les grandes lignes de leur projet pour l'Italie. La révision des traités européens, l'instauration d'un revenu de citoyenneté dès 2019, le durcissement des mesures contre les migrants, l'introduction d'une réforme fiscale ou encore celle sur les pensions de la retraite en sont les idées majeures.

Mais il ne s'agit pas de la version définitive du document que Matteo Salvini et Luigi Di Maio transmettront à Sergio Mattarella dans les prochains jours. Sur différents points du programme commun, certains élements sont surlignés en jaune ou en rouge. Il s'agit de points de désaccords entre les deux hommes qui doivent être réglés.

Encore 7 ou 8 points des 29 énoncés seront rediscutés d'ici à vendredi soir, date limite avant de soumettre à l'approbation de leurs militants ce week-end. Parmi les points de discorde, le taux d'imposition sur le revenu, les relations entre l'Etat et les cultes, la suspension de la ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin ou encore la durée d'expérimentation du revenu de citoyenneté.

Contrairement à ce qui avait été annoncé lundi soir, le sortie de la monnaie unique et la suppression de 250 milliards d'euros de dette publique auprès de la BCE ont bel et bien disparus. Une fuite qui avait provoqué une inquiétude vis-à-vis ses dirigeants européens et des marchés financiers.

La valse des candidats comme premier ministre se poursuit

Désormais, il ne reste plus qu'à se mettre d'accord sur le nom du futur premier ministre et de son gouvernement. Sûrement le désaccord le plus persistant encore entre les deux camps.

Seule certitude selon la presse italienne, il devrait s'agir d'un membre du mouvement 5 étoiles. Mais Matteo Salvini s'oppose à ce que ce soit Luigi di Maio qui occupe le poste. Une telle nomination pourrait être perçue comme une trahison par Silvio Berlusconi et Giorgia Meloni, les membres de la coalition de la droite et de l'extrême droite dont il est issu.

Des proches de Luigi Di Maio pourraient alors prendre la tête de l'éxecutif : Alfonso Bonafede, Riccardo Fraccaro, Vito Crimi ou encore Danilo Toninelli seraient pressentis. En contrepartie, Matteo Salvini obtiendrait le ministère de l'Intérieur et son parti aurait les mains libres en ce qui concerne la politique migratoire notamment.

Sergio Mattarella devrait trancher en début de semaine prochaine, lorsque le contrat de gouvernement définitif lui sera proposé.