Des panneaux publicitaires pour une campagne anti-avortement fleurissent dans la ville éternelle depuis quelques jours. Une communication choc qui intervient à quelques jours d'une marche nationale pour la vie prévue ce week-end.
Alors que la "marche nationale pour la vie" aura lieu ce week-end à Rome et que la loi légalisant l'IVG va fêter ses 40 ans, les anti-avortements ont décidé de faire parler d'eux avec une campagne de publicité choc.
"L'avortement est la première cause de féminicide au monde" peut-on lire sur les affiches , avec le ventre d'une femme enceinte au premier plan.
ABORTO È LA PRIMA CAUSA DI FEMMINICIDIO NEL MONDO. Dopo 40 anni la #legge194 ha fallito. Prima violenza contro donne è #aborto: spesso usato per sopprimere #donne in modo mirato, lascia tragici traumi, milioni di bimbi uccisi e donne ferite. #StopAborto pic.twitter.com/eUg7acBOch
— CitizenGO Italia (@CitizenGOit) May 14, 2018
Le message se veut provocateur, notamment vis-à-vis des mouvements féministes. L'association CitizenGO, à l'origine de cette campagne, sous-entend que l'avortement serait, selon elle, l'une des principales violences faites aux femmes.
Une offensive des anti-avortements qui a débuté le 3 avril dernier. Une grande affiche anti-avortement avait été installée sur un bâtiment à proximité de la place Saint-Pierre. Elle avait été rapidement retirée par la ville de Rome.
60.000 avortements en Italie en 2017
Pourtant, le nombre d'avortements n'a jamais été aussi bas en Italie. Depuis l'entrée en vigueur de la loi sur l'IVG le 22 mai 1978, l'Italie est passée de 234.801 avortements à 60.000 en 2017 selon les chiffres du ministère de la santé.
Une diminution qui a plusieurs facteurs. D'abord, l'utilisation plus fréquente de la pilule du lendemain. Et aussi des gynécologues "objecteurs de conscience". Ils refusent de pratiquer l'opération, qui selon eux, serait une atteinte à leur propre éthique. 60% du personnel médical habilité répondrait favorablement à la demande des patientes en Italie selon l'hebdomadaire l'Espresso.
Cette campagne publicitaire a provoqué un tollé qui a fait réagir la classe politique italienne. Les conseillers municipaux du Partito Democratico et de Liste Civique se demandent "comment ce type de message qui culpabilise les femmes puisse être autorisé".
Des pétitions en ligne et des associations féministes comme Rebel Network ont demandé à ce qu'elles soient retirées mais la mairie de Rome s'est déclarée incompétente, car il s'agit d'espaces publicitaires n'appartenant pas à la ville.