Les déchets envahissent les rues de Rome. Après les fêtes de fin d’année, les poubelles de la ville sont pleines comme jamais. Et le tri n’est pas assuré correctement.
Le début d’année est placé sous le signe de la saleté à Rome. Depuis plusieurs jours, la capitale fait face à un problème de saleté dû aux poubelles débordantes. Pour les responsables de la ville, cette hausse du nombre d’ordures se produit régulièrement après les fêtes de fin d’année et cela n’a rien d’inhabituel. Ils estiment que ce problème va être résorbé rapidement.
Sauf que cette année, la situation est pire et Rome ne parvient pas à traiter ses détritus.
En effet, les poubelles de la capitale italienne sont depuis longtemps envoyées ailleurs pour être triés. En 2017, elle a exporté 70000 tonnes de déchets en Autriche. A cela s’ajoutent plus de 600000 tonnes dans différentes régions de la péninsule dont la Lombardie et l’Emilie-Romagne.
Devant les tonnes d’ordures encore présentes, la société municipale en charge du tri appelle à l’aide. Elle souhaite que plus de détritus soient envoyés dans la région de Bologne. De son côté, la maire de Rome Virginia Raggi refuse cette option, préférant favoriser les régions voisines pour des raisons d’économies. Problème : les Abruzzes frontalières ne veulent pas accueillir plus de déchets, en recevant déjà près de 40000 tonnes chaque année.
La polémique devient politique
En période électorale, la crise prend une tournure politique. Au Parti Démocrate (PD, centre-gauche), on accuse la mairie, dirigée par le Mouvement 5 Etoiles, de vouloir étouffer le problème afin de ne pas perturber la campagne nationale du parti et de son leader Luigi Di Maio.
Même le gouvernement s’immisce dans le débat. Le ministre des transports estime que « chaque région doit assumer ses responsabilités et prendre des décisions. »
Ce problème arrive au mauvais moment pour le parti de Bepe Grillo qui se passerait bien volontiers d’une remise en cause de son organisation, à deux mois des élections législatives.